Exit le “Marne-la-Vallée géant” ! Du moins pour un moment… Lundi 19 octobre, la commission régionale de coopération intercommunale (CRCI) a rejeté l’amendement visant à rassembler les cinq intercommunalités (CC Brie Francilienne, CC Marne et Chantereine, CC Marne-la-Vallée/Val Maubuée, CC Marne et Gondoire et San Val d’Europe). Au lieu de cela, les villes de Pontault et Roissy, toutes deux membres de la communauté de communes de la Brie Francilienne, intégreront une agglomération moins grande ; à savoir une fusion à trois pour le 1er janvier 2016 avec Marne et Chantereine (territoire de Chelles) et Marne-la-Vallée/Val Maubuée. Quant aux deux autres territoires – Marne et Gondoire (territoire de Lagny-sur-Marne) et le San du Val d’Europe – ils resteront pour le moment autonomes.
Plus de poids face au Grand Paris
Cette décision va à l’encontre des vœux de Jean-Jacques Barbaux, le président (LR) du conseil départemental, qui avait déposé un amendement pour annuler les dérogations de Marne et Gondoire et Val d’Europe. Dérogations qu’il avait soutenu auparavant. « L’enjeu était pourtant essentiel pour l’ensemble des Seine-et-Marnais face aux tentatives de démantèlement que subit actuellement le Département », a-t-il regretté.
De leur côté, les maires de Roissy-en-Brie, François Bouchart (LR), et de Pontault-Combault, Monique Delessard (PS), espéraient également cette fusion à cinq, dans le but de créer une intercommunalité géante de près de 355 000 habitants, contre 60 000 aujourd’hui pour la seule Brie Francilienne. Objectif : avoir plus de poids face à la concurrence voisine du Grand Paris et de ses 7 millions d’habitants.

225 296 habitants et 12 communes
« Je trouve cela regrettable, estime François Bouchart. On ne pourra rien construire si on change le territoire à chaque fois ! Il fallait que ce soit tout de suite à cinq, pour construire l’avenir et faire face au mastodonte du Grand Paris. Je ne comprends pas ceux qui défendent la fusion à trois, sauf pour des manœuvres politiciennes ! ». Le maire de Roissy-en-Brie confie même réfléchir « actuellement à des recours possibles. »
Monique Delessard, elle, affirme « ne pas être déçue ». « Ce n’est pas un coup d’arrêt définitif, assure la première magistrate de Pontault-Combault. L’intercommunalité géante peut encore se faire, mais sous quelle échéance, nous ne le savons pas : cinq ans, dix ans, vingt ans ? Quand ils seront prêts, nous ferons des propositions pour qu’ils nous rejoignent ». Une position partagée par Jean-Claude Gandrille, président de l’actuelle Brie Francilienne : « Cette première étape nous satisfait et nous allons nous engager passionnément dans cette construction. »
La prochaine intercommunalité, issue de la fusion à trois, qui, rappelons-le, verra le jour en le 1er janvier 2016, n’a pas encore de nom. Elle représentera 225 296 habitants pour douze communes.