
Le procès s’est achevé le 8 février 2019 à Rennes. (©Photo d’illustration, archive actu.fr)
RENNES, le 8 février 2019. Après une semaine de débats, le procès en appel des coopératives de croissance, rebaptisé « affaire Defaix » a pris fin à Rennes. Les sept prévenus qui ont fait appel seront fixés sur leur sort le 25 avril. Tous ont clamé leur innocence dans cette vaste escroquerie pyramidale de plus de 32 millions d’euros, mettant en avant leur incompétence ou leur négligence.
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Le principal intéressé, Jean-Jacques Defaix, qui a été reconnu coupable d’escroquerie par le tribunal correctionnel de Rennes et condamné à 5 ans de prison, a fait une brève apparition par visio-conférence depuis la prison de Rennes-Vezin.
N’ayant pas fait appel, il n’était pas invité à participé aux débats. Son ombre a pourtant plané sur la procédure. Il était la clé de voûte d’un système qui reposait sur son charisme et sa notoriété acquise lors d’un combat judiciaire contre la Poste. Seuls ses complices présumés ont fait appel du jugement, voulant s’expliquer à nouveau sur leur rôle et réfutant leur culpabilité.
Deux ans de prison demandés
L’avocat général a requis les mêmes peines qu’en première instance, à peu de chose près. Il demande à ce que l’ancienne comptable et les conseillers financiers, qui selon l’accusation auraient eu connaissance de la nature frauduleuse des placements proposés, soient condamnés à des peines de 2 ans de prison dont un an avec sursis. À l’encontre de Michel Botric, conseiller financier attiré uniquement « par l’appât du gain », selon l’accusation, il demande deux ans de prison ferme.
Il ajoute également l’interdiction de gérer une entreprise, l’interdiction de pratiquer le métier de conseiller financier et surtout la condamnation solidaire à indemniser les parties civiles. Et c’est bien là où se trouve le véritable enjeu pour les prévenus, « qui ne se sont pas enrichis personnellement ». Les sommes attribuées aux parties civiles en première instance, dont elles ont demandé la confirmation, s’élèvent à plusieurs millions d’euros.
Coupables ou victimes ?
« Mon client a répondu à une annonce de Manpower pour vendre des produits financiers, explique l’avocat de Roger Donval, présenté comme le directeur des coopératives de croissance. Il n’a jamais eu le rôle qu’on lui prête. C’est lui aussi une victime de Jean-Jacques Defaix ».
Même son de cloche du côté de la défense de l’ancienne comptable. « Elle faisait totalement confiance à Defaix, exprime son avocat. A 57 ans, elle craignait de perdre son travail. Elle a été soulagée quand l’expert-comptable a validé les chiffres. Comment se fait-il qu’il ait été relaxé et par elle? »
Le rôle de du Crédit Mutuel de Bretagne, qui a vu 32 millions d’euros transiter sur les comptes des coopératives, sans avertir les autorités financières, est également interrogé tout au long des plaidoiries de la défense. Les épargnants lésés eux, attendent toujours d’être indemnisés. La cour d’appel rendra sa décision le 25 avril prochain.
CA (PressPepper)