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Développement de la langue bretonne : « les moyens restent insuffisants »

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Bernez Rouz, le président du Conseil culturel de Bretagne.

Bernez Rouz, le président du Conseil culturel de Bretagne.

Une étude socio-linguistique du Conseil régional de Bretagne a montré que 207 000 personnes parlaient breton et près de 200 000, le gallo.

Elle a aussi révélé que la moitié des bretonnants avaient plus de 70 ans. Pour renouveler le nombre de locuteurs, et le développer, le Conseil culturel de Bretagne réclame davantage de moyens comme le dit son président Bernez Rouz

Mercredi 30 janvier 2019, il a donné une conférence de presse à Quimper (Finistère) afin de passer son message. 

 

Fin 2018, le Conseil régional de Bretagne a adopté un plan en faveur de la langue bretonne. Vous montez cependant au créneau. Pourquoi ?

Lorsque la Région a élaboré son plan linguistique, le Conseil culturel de Bretagne qui réunit 70 associations a formulé dix préconisations pour le breton et dix autres pour le gallo. L’ensemble de nos propositions ont été reprises. Mais en ce début d’année 2019, nous attendions la Région au tournant lors du vote de son budget.

C’est là que le bât blesse. Les moyens restent insuffisants. La part du budget pour le breton a progressé de 2,2 % par rapport à 2018. Mais il faut rappeler qu’elle avait baissé de 3,9 % entre 2017 et 2018. Au regard de ces chiffres, nous sommes donc déçus.

Actuellement, environ un millier de personnes se forment au breton. Il en faudrait plusieurs milliers pour que la langue puisse continuer à vivre.

Quelles sont les conséquences pour les associations ?

Cette question budgétaire vient renforcer leurs inquiétudes et s’inscrit dans un contexte difficile. La plupart des associations dont Diwan ont déjà été confrontées à la suppression des emplois aidés. Certaines ont dû procéder à des licenciements ; d’autres envisagent des mesures de chômage partiel.

Au-delà du manque de moyens financiers, nous déplorons des vexations de la part de l’État. Je veux parler de l’affaire autour du prénom Fañch et du tildé, du refus du bac en breton, de l’absence de poste d’agrégation en breton…

Tout cela donne l’impression que l’État veut écraser les langues régionales comme si elles représentaient une menace pour la République.

Que préconisez-vous ?

Le Conseil régional qui est actuellement le principal financeur pour les formations en langue bretonne doit tenter d’impliquer les autres collectivités, en particulier les communautés de communes.

Le but est que tout le monde tire dans le même sens pour défendre la pratique du breton et du gallo.

D’autre part, il apparaît nécessaire que l’État confie entièrement le pilotage de la politique linguistique à la Région, et alloue les moyens dédiés. Dans le domaine des langues, une convention a été signée en 2015 par l’État et le Conseil régional.

En Bretagne, seulement 40 à 50 % des objectifs ont été atteints. Les élus de la Région doivent alors lever le ton pour que l’État respecte ses engagements.

A LIRE AUSSI. Bretagne : Bernez Rouz défend l’exception culturelle bretonne


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