
Depuis mi-novembre, des Gilets jaunes occupent presque en continu le péage de Buchelay dans les Yvelines. (©78actu)
Trois hommes, se revendiquant membres actifs des Gilets jaunes, devaient être présentés ce mercredi après-midi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines). Ils ont été interpellés mardi et placés en garde à vue au commissariat de Mantes-la-Jolie.
La justice leur reproche d’avoir, le 18 janvier dernier, commis des dégradations au péage de Buchelay, l’un des symboles de la contestation occupé quasi quotidiennement par le mouvement depuis mi-novembre.
« Opération coup de poing »
Cette nuit-là, un groupe de huit personnes quitte le campement de Gilets jaunes d’Épône dans trois voitures différentes, direction le péage. Vers 2 heures, ils se garent dans une zone pavillonnaire voisine, traversent les champs à pied, pour aller mener « une opération coup de poing » minutieusement préparée.
Selon les investigations, trois d’entre eux font le guet pendant que les cinq autres s’attaquent à plusieurs barrières de péage. Les vandales auraient alors répandu de la mousse expansive dans la fente des terminaux de cartes bancaires, les rendant ainsi inutilisables, avant d’allumer des fumigènes pour couvrir leur fuite. Pour la SAPN, le concessionnaire de l’autoroute, le préjudice s’élève à 10 000 euros environ.
Le ticket d’achat des fumigènes trouvé sur place
Ironie du sort, c’est un ticket de carte bancaire, retrouvé à proximité même du lieu des faits, qui les a trahis. « C’était le ticket des fumigènes, achetés dans une armurerie parisienne », indique une source proche du dossier.
L’acheteur a pu être identifié à partir de sa carte bleue. Puis, en analysant les relevés de téléphonie, la police a pu mettre un nom sur deux de ses complices présumés.
Âgés de 24 à 29 ans, les trois suspects, domiciliés à Paris et Fontenay-Sous-Bois (94), sont plutôt « bien insérés » dans la société, selon une autre source. L’un d’eux avait été interpellé pour port d’arme illégal, mais pas condamné, en marge de la manifestation parisienne des Gilets jaunes du 5 janvier dernier.
« Tout ce petit groupe, dont les membres ne se connaissaient pas forcément au départ, se serait rapproché des Gilets jaunes du Mantois via les réseaux sociaux, précise cette dernière source. Quand l’action s’est montée, ils se sont portés volontaires. »
Durant leurs auditions, ils sont passés aux aveux. Chacun a reconnu sa part de responsabilité : l’un pour les dégradations, un autre pour les fumigènes, le dernier aurait tenu le rôle de guetteur.