Les chiffres officiels l’attestent, même si le sentiment d’insécurité peut, lui, perdurer. La récente agression d’un jeune homme mardi 8 novembre au soir à coup de couteau près de la gare (lire en page 9) en est la parfaite illustration. Pourtant, le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui s’est tenu ce jeudi 10 novembre dans la salle Madame Sans-Gêne a révélé que la ville de Pontault-Combault a vu sa délinquance générale* baisser significativement en 2015.
Vols avec violence
« La même tendance se dessine pour 2016 », a indiqué la commissaire de police qui, « par honnêteté intellectuelle », a tenu à préciser : « Il y a eu quelques modifications dans le comptage des statistiques, ce qui peut expliquer une tendance à la baisse légèrement plus forte. »
L’année dernière, 2 335 faits ont ainsi été enregistrés, soit 50 de moins qu’en 2014 et 168 qu’en 2013 (le pic de ces six dernières années). À noter qu’entre 2012 et 2015, les atteintes aux biens représentent 60,81 % de la délinquance, alors que les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont à 15,97 %.
Cette tendance à la baisse se confirme pour la délinquance de proximité, qui touche la population au quotidien sur la voie publique (1 158 faits en 2014 et 1 062 en 2015). Idem pour les vols avec violence qui passent, sur la même période, de 81 à 75. « Ça touche en très grande partie les téléphones portables et dans une moindre mesure les sacs à main », a noté l’officier de police.
Il n’y a pas de zone de non droit à Pontault, nous allons partout.
« En 2015, nous avons eu sept braquages sur la ville, tandis que nous n’en avons dénombré aucun sur les neuf premiers mois de cette année. Mais il y en a eu deux en octobre », a-t-elle poursuivi. Côté cambriolages, phénomène qui a « longtemps été le point noir de la circonscription », les chiffres attestent d’une baisse conséquente : de 448 à 289 en un an.
Pour autant, tous les indicateurs ne sont pas au vert. Les violences ont grimpé, passant de 236 à 277 sur la même période. « Il n’y a pas de zone de non droit à Pontault, nous allons partout, a assuré la commissaire. Mais les interventions dans le quartier de l’Ocil et aux Maréchaux sont tendues. Il y a des affrontements armés entre bandes rivales sur fond d’économie souterraine et de trafics de stupéfiants qui ne sont pas complètement éteints. »
Plus de caméras et de la surveillance
La ville souffre aussi d’une augmentation des vols liés aux véhicules à moteur qui sont passés de 247 en 2014 à 317 en 2015. La raison ? « Les voleurs qui entraient avant dans les maisons pour dérober les biens se rabattent sur les véhicules qui représentent un risque moins grand. »
Face à ce dernier problème, la Ville compte développer la vidéoprotection. 18 caméras sont implantées actuellement. Monique Delessard compte bien poursuivre sur cette voie. « D’ici la fin du mandat, nous allons en installer d’autres, indique la première magistrate. On compte développer aussi la vidéoverbalisation. Tout ceci n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’un outil. Le conseil municipal a accepté que des opérateurs soient derrière les écrans dès le début 2017 pour surveiller la ville entre 8 heures et 22 heures. Mais il n’y a pas de sécurité sans liberté. Une charte de déontologie avec le contrôle d’une association de défense des droits de l’homme sera signée. »
En fin de conseil, les différents acteurs ont exposé leurs stratégies pour ce qui concerne la médiation de rue, la prévention spécialisée (qui n’interviendra plus à Pontault, lire sur www.lepaysbriard.fr) ou encore la lutte contre les violences familiales, notamment celles faites aux femmes.
*La délinquance générale regroupe les atteintes aux personnes et aux biens, la délinquance économique et financière ainsi que les atteintes à l’ordre public.