C’est dans l’ambiance feutrée et intime du cinéma La Grange que François Bouchart et toute son équipe ont présenté une version plus réfléchie du projet d’aménagement du Pré de la Longuiolle. Celle-ci prévoit au final 400 logements contre 550 prévus initialement, 60 % d’espaces verts et la création d’une école. Si les calculs du mandataire, de l’agence urbanisme et des sociétés de paysage s’avèrent exacts, les premières livraisons de logements devraient s’étaler de mi-2019 à 2024. En ce qui concerne la zone d’activités commerciales de la Longuiolle, celle-ci devrait, sauf approbation contraire, être livrée entre 2018 et 2024.
Il a surtout été question dans un premier temps de l’intégration du futur quartier à la ville par la circulation. Ces transformations augmenteraient sensiblement le trafic sur la route de Monthéty qui passerait à 190 véhicules par heure pendant que la rue du Pommerot passerait quant à elle en doubles voies à sens unique. De ce fait, la route de Monthety devrait elle aussi subir de nouveaux aménagements notamment en matière de stationnement.
Sur la question de l’écologie, tous les représentants du projet ont mis un point nommé à assurer que la performance environnementale était pérennisée. De nouvelles zones humides seront créées afin de compenser la disparition de celles impactées par le projet. Pour sa part, la création du groupe scolaire permettra à terme d’accueillir 100 enfants en maternelle ainsi que 100 autres en primaire, de quoi soulager l’école de la Pierrerie et des Sapins.
Le coût total des opérations s’élève à plus de 10 millions d’euros pour qu’à terme le site offre une diversité de logement et une réorganisation du maillage routier tout en contribuant au développement économique de Roissy-en-Brie.
Débat houleux
Lorsque vient le jeu des questions/réponses, la tension monte tout de suite d’un cran, certains riverains venus participer à la réunion ne cachant pas leur perplexité et leur incompréhension. « Nous ne sommes pas du tout entendus par rapport à la première réunion, la rue de la Longuiolle n’est pas faite pour accueillir autant de voitures, le projet n’est pas viable », s’indigne une habitante de cette même rue. Les riverains se plaignent déjà du flux de véhicules aux heures de pointe sur la première avenue. « Alors imaginez avec 400 voitures en plus ! », affirme un autre riverain. À cela, le maire répond calmement que « l’agrandissement de la Francilienne devrait permettre à Roissy de ne plus être une ville de délestage par rapport au trafic qui afflue d’Ozoir ». Le débat n’en demeure pas moins houleux, les habitants invitant parfois avec virulence les élus à se déplacer sur place et à ne pas faire du simple « bricolage ». Ces derniers en viennent même à se questionner sur le besoin d’un tel aménagement. François Bouchart tient quant à lui à mettre l’accent sur le développement du tissu économique roisséen précisant que la situation de la ville est propice à l’installation de nouvelles entreprises. « Je ne veux pas que Roissy devienne une cité-dortoir », a-t-il déclaré. Reste à savoir désormais si la ville ainsi que la communauté de communes de la Brie Francilienne vont prendre en compte toutes les remarques qui leur ont été adressées.