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Pays de Bray. Ces bistrots qui participent fortement à la vie de nos petits villages

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Les bistrots de campagne participent largement au lien social dans les petites communes.

Les bistrots de campagne participent largement au lien social dans les petites communes. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

Elle est finie l’époque où les villages de seulement quelques centaines d’âmes avaient chacun leur mairie, leur église… et leur café. Finie ? Peut-être pas tout à fait ! Dans le pays de Bray, le bistrot n’a pas dit son dernier mot.

Certaines communes comme Cuy-Saint-Fiacre réfléchissent à relancer le vieux café fermé il y a une quarantaine d’années.

Maire du village, Nadine Lamulle tient cependant à rappeler qu’à l’heure actuelle, il ne s’agit que des prémices :

Nous n’en sommes qu’au stade de l’étude. Il y a peut-être une possibilité de racheter cette propriété laissée vacante. Du coup, au sein de la commune, on s’est dit qu’il y avait peut-être un intérêt à récupérer ce bien car il a une vraie âme. Les anciens du village s’en souviennent. D’ailleurs, ils allaient y acheter des bonbons quand ils étaient enfants.

L’élue sourit mais reste très prudente sur le dossier : 

Pour l’instant, rien n’est engagé. Il faut savoir si le jeu en vaut la chandelle. On verra si ce projet voit le jour ou pas. Mais s’il voit le jour, ce ne sera pas avant plusieurs mois, voir plusieurs années. Il faut que ce soit viable et il faut surtout voir quelles aides nous pouvons obtenir.

Le site de cette bâtisse se trouve sur le tracé de l’Avenue verte, juste derrière l’église du village. Depuis quelques années, de nombreux cyclistes s’y arrêtent pour faire une pause. De fait, la question de relancer un établissement type bar épicerie et relais touristique se pose actuellement. Affaire à suivre…

L’ancien café situé derrière l’église de Cuy-Saint-Fiacre demanderait de gros travaux s’il devait retrouver de sa superbe.

L’ancien café situé derrière l’église de Cuy-Saint-Fiacre demanderait de gros travaux s’il devait retrouver de sa superbe. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

« Ici, c’est un lieu de convivialité »

Au-delà des projets, comme c’est également le cas à Brémontier-Merval, même si le maire Jean-Luc Cosquer nous a confié que l’idée demanderait encore du temps, des initiatives pour relancer les bistrots de campagne ont fleuri ici et là.

À Argueil, Nathaly Rosa est la gérante du café des 4 rivières, ouvert en juillet dernier. Pour elle, il n’y a pas photo : un établissement comme le sien apporte de la vie aux petites communes.

Ici, c’est un lieu de convivialité, de rencontres et d’échanges. On parle beaucoup et c’est important notamment pour les personnes qui vivent seules. Nous sommes un bar de campagne, donc on reste dans la simplicité. Je touche du bois, je suis très heureuse de l’ambiance d’autant que toutes les générations se côtoient.

En effet, entre celui ou celle qui vient prendre son petit café, ceux qui viennent décompresser le vendredi soir et les jeunes (ou moins jeunes) qui profitent du billard, baby-foot, du jeu de palet, du jeu de fléchettes ou encore du flipper, chacun s’y retrouve.

« On fait partie de la vie du village »

Le constat est le même à Gancourt-Saint-Étienne où Benjamin Sense a ouvert le RestOBray il y a maintenant presque 3 ans, même s’il y apporte une nuance :

Chez moi, c’est la restauration qui marche le mieux. Toutefois, j’ai beaucoup de personnes qui viennent prendre un café, j’ai aussi des retraités qui viennent jouer aux cartes régulièrement, sans oublier les soirées foot. On fait partie de la vie du village et j’aime m’y investir. C’est pourquoi j’organise une brocante. Et avec la mairie, on a remis en état un terrain de pétanque et installé des buts de foot juste en face pour les plus jeunes.

L’été, Benjamin installe une table de ping-pong qui, en plus du baby-foot, permet au plus grand nombre de s’amuser dans la bonne humeur.

J’aime aussi voir des gens qui viennent avec leurs petits-enfants pour manger le week-end ou pendant les vacances. J’aurais voulu être Bistrot de pays. Mais en Seine-Maritime, il faudrait être plusieurs pour que le label soit créé. Peut-être un jour… 

« Il y a la peur du gendarme »

Plus près de Forges-les-Eaux, le Samson situé à la Ferté-Saint-Samson fonctionne lui aussi grâce à la restauration. Certes, il y a bien ceux qui viennent s’en jeter un petit, mais selon Céline Guichaux qui a repris l’affaire en 2013 avec l’aide de la municipalité, ils sont de moins en moins :

Il y a la peur du gendarme. On ne peut plus fumer, alors forcément, il y a moins de personnes. Cependant, on reste un lieu convivial et familial. C’est important que les petits villages aient des commerces comme le nôtre où on peut discuter librement. Mais je dois avouer que c’est la restauration qui nous fait vivre. Notre but, c’est que les gens du pays viennent plus encore, au bar ou au restaurant, et pourquoi pas le jour de la Saint-Valentin où nous proposerons un repas, midi et soir.

Bref, les patrons ou gérants de bars sont unanimes : leurs bistrots participent activement à la vie de leurs communes. Ce n’est donc pas un hasard si certains villages envisagent de réhabiliter ce type d’établissements propices à la rencontre et véritable vecteur de lien social.

En 30 ans de bons et loyaux services, Monique est devenue une figure incontournable du village.

En 30 ans de bons et loyaux services, Monique est devenue une figure incontournable du village. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

Chez Monique. Depuis trente ans à Grumesnil
C’est en 1989 que Monique décide radicalement de changer de métier et de s’installer à Grumesnil. Depuis, elle n’a jamais quitté son bar ouvert encore aujourd’hui 7 jours sur 7. « Maintenant, les gens viennent de moins en moins pour boire un coup, mais surtout pour parler » raconte-t-elle, tout en confiant que les grandes heures de son établissement sont déjà loin dans le passé. « Avant, je faisais dépôt de pain, épicerie, restauration. Avant, les gens venaient jouer au domino. Parfois je restais ouverte jusque très tard dans la nuit. Mais ça a bien changé ».
À 70 ans, Monique avoue que son bar végète depuis plusieurs mois, mais ne baisserait rideau pour rien au monde. « Un café qui ferme, c’est un peu de la commune qui meurt. Je ne vais pas abandonner. Sinon, il n’y aura plus de commerce dans la commune. Et ici, c’est encore un lieu de convivialité ». Monique souhaite continuer à rendre service, par le tabac notamment mais aussi pour tous ses clients qui savent qu’ici, l’ambiance y est toujours chaleureuse.


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