C’est sous les hués que les élus de Pontault-Combault ont voté la réforme du régime indemnitaire du personnel communal. Avec à sa tête la CGT, les agents grévistes ont scandé « retrait » au moment des débats, saluant la position de Delphine Heuclin et fustigeant « l’entêtement » de la majorité.
La mairie souhaite lutter contre l’absentéisme de ses agents. Ce phénomène lui coûterait 2,5 millions d’euros par an, avec une moyenne de 80 absences en équivalent temps plein par jour sur les 800 personnes qu’emploie la commune.
L’opposition s’oppose
Cette disposition retient 1/30 du régime indemnitaire de l’agent à partir du 8e jour d’absence dans l’année. Ce qui représente une amputation de près de 6 euros par jour pour les seuls arrêts maladie ordinaires et les accidents de trajet.
Les élus ont voté en faveur de cette réforme examinée en ouverture de séance. Mais ils l’ont immédiatement mis entre parenthèses jusqu’en septembre 2017. Ceci pour permettre au groupe de travail qui planche sur ce problème de trouver d’autres solutions moins clivantes. Ce qui n’a pas manqué d’attiser la circonspection de l’opposition. Les groupes de Stéphane Finance (LR) et de Cédric Pommot (SE) ont tous les deux demander un ajournement de cette décision, s’abstenant pour le premier (ainsi que le FN) et votant contre pour le deuxième.
C’est vrai qu’il y a un problème d’absentéisme, mais il y a d’autres solutions.
Depuis mardi, près d’un tiers des agents est en grève – celle-ci avait encore lieu hier et reste reconductible -, tandis que la moitié a signé la pétition lancée par la CGT. Conséquence : de nombreuses écoles, cantines et centres de loisirs de la ville étaient fermés.
« Nous ne prenons pas plaisir à bloquer la ville et à occasionner des gênes pour les habitants, plaide Guillaume Sprang, de la CGT. Mais nous sommes obligés d’en arriver là pour nous faire entendre ! Avec les réductions d’effectifs depuis 2012, les agents subissent plus de pression et de charge de travail, sans que les salaires, eux, n’augmentent. Sur la mandature, ce sont 100 postes en moins ! C’est vrai qu’il y a un problème d’absentéisme, mais il y a d’autres solutions. »
De son côté, le maire, Monique Delessard (PS) a défendu la « gestion rigoureuse de la masse salariale », qui est « un des leviers de [la] politique budgétaire », ceci dans « un cadre contraint ». « Nous ne la menons pas par dogme mais par nécessité », a-t-elle assuré. Puis, l’élue a rappelé les droits sociaux des agents de mairie : semaine de quatre jours et demi, trois semaines de congés supplémentaires, un régime indemnitaire qui n’est pas obligatoire, etc.