
Gaëlle Perquis devant la chaudière défaillante qui fonctionne en connexion avec une pompe à chaleur.
Ce mercredi matin de la fin décembre, il fait chaud, dans le petit pavillon HLM de Gaëlle Perquis, au Hinglé, près de Dinan, dans les Côtes d’Armor.
C’est exceptionnel, car, depuis la mise en place d’une pompe en chaleur, en mars 2017, dans son logement, elle avait oublié les vertus des radiateurs.
Pourtant, son nouvel équipement était prometteur. Les pompes à chaleur sont, a priori, bien plus économiques et écologiques que les ‘grille-pain’ qui équipaient auparavant la maison.
Une trentaine de pannes en un an
Mais, quand les premiers frimas de 2017 sont apparus, les ennuis n’ont pas tardé.
J’ai mis la chaudière en production chauffage en novembre et c’est le 14 décembre que les pannes ont commencé. Ni eau chaude, ni chauffage. 0° dehors, à peine 15 à l’intérieur. »
Les pannes se sont alors succédé. L’entreprise de maintenance en contrat avec Dinan Habitat multiplie les interventions. L’office, via son responsable des services techniques, ne ménage pas non plus ses peines.
En un an, Gaëlle Perquis comptabilise une trentaine d’interventions à domicile. Parfois plusieurs fois par jour.
Quand une pièce est réparée. C’est une autre qui lâche. À certains moments, des blocs de glace se forment autour du moteur de cette installation. »
Privés de douche à domicile
Cette dame en a parfois été au bord des larmes.
Je ne vivais plus que pour ma chaudière. Au départ, je prenais des RTT pour recevoir les dépanneurs. À la fin, j’ai fini par laisser les clés. »
Elle et ses deux enfants vont chez les amis pour prendre des douches. Ils s’emmitouflent quand il fait froid. Utilisent les convecteurs que leur confie Dinan Habitat.
La note d’électricité explose
Viennent les beaux jours, on oublie le chauffage : quand il n’est pas actionné, l’eau chaude, au moins, fonctionne. Mais la mauvaise surprise pointe son nez en novembre :
« Sur la période mai-octobre 2018, ma consommation d’électricité est passée de 135€ mensuels à 231€ car la ‘marche forcée’ s’enclenche probablement pour que j’aie de l’eau chaude. Je n’ai pas les moyens de payer ainsi 100€ de plus par mois et je dois m’attendre à ce que la note soit aussi élevée par la suite. »
Gaëlle Perquis a donc écrit, en recommandé, à Dinan Habitat pour que lui soit remboursé le surcoût occasionné par cette chaudière de malheur.
« Si on me la changeait, ce serait peut-être plus économique que de multiplier les dépannages. »
Un collectif à former
Fin décembre, la situation semblait donc s’être améliorée dans la maisonnée. Mais elle reste sur ses gardes. Elle a entendu dire que d’autres habitants de Dinan Habitat avaient aussi des problèmes avec leur pompe à chaleur. Elle les invite donc à la contacter pour « faire bouger les choses car ce n’est pas supportable psychologiquement ».
Pour contacter Gaëlle Perquis : 06 62 74 10 84 ou 02 96 83 40 46.
« Cette dame a raison. Je suis désolée pour elle. »

Denise Benoist, directrice de Dinan Habitat (archives). (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor. )
Denise Benoist, directrice de l’office HLM Dinan-habitat, reconnaît qu’il y a un sérieux problème avec les pompes à chaleur. Quatre-vingt-treize pavillons HLM de la périphérie de Dinan ont été équipés de ce dispositif. D’après Denise Benoist, « un tiers environ ont eu des déconvenues. Je m’interroge sur ces équipements au vu des courriers que je reçois. ».
La directrice de Dinan Habitat a décidé de ne pas poursuivre le dispositif : « Nous ne relancerons pas le nouveau marché qui était prévu. Il concernait 43 pavillons et un investissement de 522.000€ HT. C’est un matériel très complexe, bourré d’électronique, pas facile à réparer si l’on n’est pas spécialisé. Il est possible que certaines pannes soient dues à des problèmes d’installation. C’est le fournisseur qui nous le dira puisque je vais l’inviter à nous rencontrer, ainsi que l’installateur afin que les uns et les autres ne se renvoient pas la balle sur leurs responsabilités. »
Denise Benoist compte demander aux responsables d’indemniser Gaëlle Perquis pour ses surcoûts d’électricité.