
Le médecin, habitant de Saint-Nazaire, exerce à Ploërmel (©Pixabay)
Un habitant de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), médecin anesthésiste au centre hospitalier de Ploërmel (Morbihan), a été condamné jeudi 20 décembre à 12 mois de prison avec sursis et 3 000 € d’amende pour « escroquerie » et « tentative d’escroquerie » par le tribunal correctionnel de Nantes.
Son « ami », qui avait déjà purgé cinq ans de prison dans le cadre d’une précédente escroquerie, a quant à lui été bien plus lourdement condamné : il a écopé de deux ans de prison, avec maintien en détention à l’issue du procès.
Les deux hommes avaient en fait monté ensemble en mars 2017 Eurêka travaux services (ETS), une société s’étant donné pour objet de faire aussi bien de la « promotion commerciale des entreprises artisanales » que de la « vente de bannières publicitaires, de progiciels ainsi que de smartphones ».
Initialement, le médecin de 57 ans voulait lancer une société de « vente de matériel médical » pour « préparer sa reconversion », mais s’était finalement laissé convaincre par son « ami » d’investir un tout autre créneau.
Pour gérer une entreprise, il faut une certaine formation que je n’ai pas… J’étais avec quelqu’un qui avait de la bouteille, ça ne m’inquiétait pas
Compte tenu de son casier judiciaire et d’une précédente interdiction de gérer, l’ami n’était toutefois officiellement que le « commercial salarié » de leur entreprise, le Nazairien étant le seul « gérant ».
Chèque en bois de 80 000 €
Faute de viabilité, Eurêka travaux services avait finalement été cédée à un repreneur en août dernier.
Mais les derniers mois d’activité de la société s’étaient alors avérés agités.
L’affaire avait en effet débuté le 14 juin dernier avec une plainte du Crédit agricole, suite au dépôt trois mois plus tôt d’un chèque en bois de 80 000 € sur le compte d’ETS. Soi-disant d’une connaissance qui souhaitait « entrer au capital de la société ».
Problème : de « nombreux virements » – pour un montant total de 40 000 € – avaient été faits juste après son encaissement sur les comptes du médecin et de son « commercial ».
Après s’être « perdu dans des explications plus ou moins confuses » suite au retour du chèque impayé, le docteur « ne répondait plus » à la banque à compter du 10 mai.
« J’ai été naïf »
Dans le même temps, il ouvrait Matériel médical services (MMS) la fameuse société de vente de matériel médical qu’il voulait initialement lancer… avec une partie de l’argent détourné.
Une « augmentation soudaine » du capital de MMS (+ 190 000 €) avait par la suite inquiété un des multiples banquiers démarchés par les deux prévenus : il s’avérera, par la suite, qu’elle avait été faite sur la base de documents falsifiés.
Le médecin s’est défendu :
Tout ce que j’ai fait depuis le départ, c’est par amitié, en toute confiance… J’ai été naïf, mais je ne suis pas procédurier de nature
Lors de l’enquête, le médecin avait fait part de sa « honte » d’être impliqué dans une telle affaire.
Ma vie c’est de soulager les gens, soulager les douleurs
Je suis assez pointu dans ma profession, mais j’ai oublié de l’être par ailleurs