Jérôme Morin, l’ancien responsable du service environnement de la mairie de Pontault-Combault reprend espoir. Lui qui est dans la tourmente depuis octobre 2012 pour avoir été identifié comme l’auteur du livre Abrutis de fonctionnaire, réédité depuis et nommé On ne réveille pas un fonctionnaire qui dort, dans lequel il dénonçait l’immobilisme de la fonction publique et où il réglait ses comptes avec certaines personnes de la municipalité, dont Monique Delessard, se réjouit en effet des conclusions exposées jeudi par le rapporteur public devant le tribunal administratif de Melun.
La juridiction se penchait sur la demande d’annulation de l’exclusion temporaire de fonction de cet employé municipal. « Le 23 janvier 2013, le conseil de discipline municipal m’avait condamné à un an de mise à pied, plus six mois avec sursis, rappelle Jérôme Morin. Puis, en 2014, ce même conseil m’avait condamné à faire mes six mois de sursis, plus six autres derrière. Je ne travaille plus depuis cette date, et je n’ai pas le droit au chômage ni même d’exercer une quelconque activité professionnelle ! »
Conflit d’intérêt
Cette demande d’annulation du rapporteur public s’est faite en ces termes : « Je demande l’effacement de la sanction prononcée à l’encontre de Jérôme Morin le 21 janvier 2013, en raison du non-respect du principe d’impartialité lors du conseil de discipline ». Pour lui, la présence de Sébastien Podevyn (PS), alors adjoint au maire et aujourd’hui secrétaire département du PS 77, dans ce conseil de discipline pose problème. Le socialiste avait en effet porté plainte contre X pour diffamation après des propos relayés sur un blog tenu par Jérôme Morin. Selon le rapporteur public, Sébastien Podevyn ne pouvait donc pas être juge et partie.
Je veux mettre les choses à plat avec Monique Delessard. Il faut renouer le dialogue, j’espère qu’elle sera dans le même état d’esprit
Cet avis du rapporteur public, s’il est une bonne nouvelle pour le principal intéressé, n’a pour autant qu’une valeur limitée. « La décision de justice sera rendue mi-juillet, indique Me Delphine Krust, l’avocate de Jérôme Morin, qui avait également défendu Zoé Shepard, auteure de Absolument dé-bor-dée, un livre dans le même genre. Cet avis est un bon signe, et nous espérons qu’il sera suivi par le tribunal, ce qui est généralement le cas à 90 %. »
Aujourd’hui, l’employé municipal de Pontault-Combault ne rêve que de retourner travailler, une chose qui pourrait arriver en décembre prochain si le tribunal va dans son sens : « Je veux rencontre Monique Delessard et remettre les choses à plat. Il faut renouer le dialogue, j’espère qu’elle sera dans le même état d’esprit. Je ne veux juste pas être de nouveau “placardisé” ». Sur son passé, en revanche, il est plus circonspect : « Je ne peux pas regretter ce qu’il s’est passé car c’est un corbeau qui a dévoilé mon identité à la presse, j’ai donc assumé derrière. Je regrette juste que mes livres n’aient pas permis de faire bouger les lignes dans la fonction publique. Ce serait à refaire, honnêtement, je ne me relancerais pas. Sauver le monde tout seul, ça va bien ! »
De son côté, la première magistrate de Pontault indique qu’« il y a une procédure judiciaire en cours et nous n’avons pas le pouvoir de l’annuler. Je ne vais pas promettre ce que je ne peux faire pas comme l’ont fait d’autres candidats pendant la campagne. » Et d’ajouter : « Quand je vois son attitude pendant la campagne j’ai des doutes mais j’étudierai la situation après la décision de justice. »