Une douzaine de chercheurs et techniciens chez Algaia

Ayant installé une antenne à Saint-Lô depuis 2016, Algaia est une entreprise spécialisée dans les extraits naturels d’algues marines. (©Jean-Paul BARBIER)
L’entreprise Algaia, spécialisée dans les extraits d’algues, a installé une antenne à Saint-Lô depuis 2016. Sur ce site, une douzaine de chercheurs et techniciens travaillent sur des processus d’extraction de molécules d’algues et sur des développements de produits destinés, entre autres, à l’agroalimentaire et au secteur de la cosmétique. Les extraits d’algues sont utilisés comme agents de texture, antimicrobiens, antioxydants… Ils sont employés dans la fabrication de desserts (crèmes, mousses, flans…), de confiseries, mais aussi de produits d’hygiène, comme le dentifrice.
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Et deux expérimentations de cultures d’algues, en lien avec l’université de Caen, sont en cours de lancement avec Saumon de France, à Cherbourg, et avec Yvan Dernis, un ostréiculteur de Lestre.
L’unité mixte de recherche (UMR) Boréa (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques) de Caen s’est en effet associée avec ce jeune ostréiculteur de Lestre pour expérimenter la culture de l’algue Saccharina latissima (autrefois appelée Laminaria saccharina).

Ici dans sa boutique de vente en direct à Lestre, Yvan Dernis est partenaire de l’université de Caen pour expérimenter la culture d’algues. (©Jean-Paul BARBIER)
Né en Seine-et-Marne il y a 38 ans, Yvan Dernis a posé ses valises dans le Cotentin pour devenir ostréiculteur, reprenant la moitié des concessions de Christian de Loncamp. Mais Yvan Dernis a toujours eu dans la tête une autre idée, celle de cultiver des algues :
C’est quelque chose auquel je crois depuis toujours. J’y pensais avant même de penser à l’ostréiculture. Être devenu ostréiculteur est une sorte de tremplin pour cultiver des algues.
Chez Saumon de France à Cherbourg aussi

A Cherbourg, les algues vont être élevées sur des filières, des cordages qui seront installés dans l’une des cages non utilisée de la ferme aquacole de Saumon de France. (©Archives La Presse de la Manche)
L’UMR Boréa a également lancé un programme de recherche en lien avec la ferme aquacole Saumon de France, en grande rade de Cherbourg. Outre la laminaire, la glacilaire (une algue rouge cultivée pour sa capacité de dépolluer, entre autres, et dont certains composés ont un potentiel pour l’industrie pharmaceutique et biotechnologique) sera aussi étudiée.
Pascal Goumain, président de Saumon de France, résume :
C’est de l’aquaponie en milieu ouvert.
A Cherbourg, si l’enquête publique est menée à terme, l’expérimentation devrait durer deux ans.