
Des Gilets Jaunes avaient pris place dans le bar Les Touristes à Caen (Calvados), pour suivre les annonces d’Emmanuel Macron, lundi 10 décembre 2018. (©MG/Liberté)
Il faut remonter à la dernière Coupe du monde de football pour voir dans des bars, tous les yeux rivés à ce point vers les écrans de télévision. C’était de nouveau le cas, ce lundi 10 décembre 2018, avec un coup d’envoi donné à 20 heures, quand le président de la République, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français désireux d’entendre ses propositions pour mettre un terme au mouvement des Gilets Jaunes. À Caen (Calvados), une poignet de personnes mobilisées depuis le début du mouvement le 17 novembre, s’était donnée rendez-vous au bar Les Touristes, en centre-ville.
« On voulait des mesures immédiates »
« Tout nous semble léger. Ça n’est pas avec ça qu’il va nous contenter, estime Pierrick, 36 ans. Depuis trois semaines… il aurait pu intervenir avant. On voulait des mesures immédiates et ça n’est pas le cas. » À ses côtés, Jérémy Martin est tout aussi perplexe :
Le Président a parlé, mais il n’y a rien de concret. Moi je ne suis pas au SMIC, même si je ne gagne pas 3 000 euros. Ce qu’il vient d’annoncer ne va pas m’aider à mieux vivre.
Le président de la République a pourtant annoncé un SMIC augmenté de 100 € par mois « sans que ça coûte aux employeurs » à partir du 1er janvier 2019, et des heures supplémentaires sans impôts ni charges. « Déterminée comme je suis, je continue le mouvement. C’est sa démission que j’attends pour arrêter », commente pour sa part Géraldine.
Ils attendent un référendum
Les Gilets Jaunes présents dans le bar caennais entendent poursuivre le mouvement. Ils disent attendre une seule mesure choc désormais : l’annonce d’un référendum pour qu’Emmanuel Macron soit confirmé ou non dans ses fonctions, ou pour que « le peuple » se prononce sur une dissolution de l’assemblée nationale.
Ils auraient aimé qu’il s’exprime plus tôt et ont par ailleurs remarqué qu’il n’a pas prononcé une seule fois le mot « gilets jaunes » pendant son allocution de 13 minutes.
Des Gilets Jaunes normands visiblement déçus
Sur la page Facebook des « automobilistes de Normandie en Colère« , plus d’un millier de commentaires ont été postés, dans l’heure qui a suivi les annonces du président. La majorité des propos témoignent d’une déception collective. La poursuite de la mobilisation ne fait aucun doute.