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Gilets jaunes : un patron de Toulouse offre une prime intégrale, sans charges sociales, à ses salariés

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Laurent Aubel, patron de PME à Toulouse, a décidé, en réaction au mouvement des gilets jaunes, de verser une prime intégrale à ses salariés et de ne pas payer les charges sociales.

Laurent Aubel, patron de PME à Toulouse, a décidé, en réaction au mouvement des gilets jaunes, de verser une prime intégrale à ses salariés et de ne pas payer les charges sociales. (©Capture d’écran Facebook)

Comment répondre à l’angoisse et aux revendications des gilets jaunes ? Cette équation, le président de la République Emmanuel Macron devait y être confrontée, lundi 10 décembre 2018, lors de son allocution télévisée. Parmi ses annonces : une hausse de 100 euros par mois pour le SMIC et la défiscalisation des heures supplémentaires

LIRE AUSSI : 100 euros de plus pour le SMIC, des heures sup défiscalisées… Les annonces d’Emmanuel Macron

« Et si les patrons étaient la solution ? »

À Toulouse, un chef d’entreprise a décidé d’agir, à sa façon, pour coller au plus près de ces cris d’alarme sociale. Laurent Aubel est le patron des Couvreurs Occitans, une PME spécialisée dans le bâtiment. « Et si les patrons étaient la solution ? » : tel est le paradigme de ce chef d’entreprise que le mouvement des gilets jaunes questionne.

Vendredi 7 décembre 2018, ce Toulousain a publié une vidéo sur sa page Facebook pour livrer son initiative personnelle. Un message qui a fait pratiquement 430 000 vues. « Je suis en grande réflexion. Je fais partie des gens qui ne manifestent pas mais je me rends compte que plein de gens sont dans la précarité. Qu’est-ce que je peux faire ? ».

500 euros de primes sans verser de charges sociales

Patron de 39 salariés, voici ce qu’il a l’intention de faire pour les fêtes de fin d’année :

J’ai décidé de verser 500 euros de primes intégralement à mes salariés, sans verser les 250 euros de charges sociales à l’Etat. Je sais que je prends un risque important car c’est de l’argent qui est dû. C’est ma façon de lutter, de me mettre en danger. Je n’ai pas envie de manifester aux ronds-points, de casser des abribus. J’y vois un double intérêt : ça fera de l’argent à dépenser et ça compensera, peut-être, les pertes des commerçants. On a besoin que tout le monde vive bien.

LIRE AUSSI : Gilets jaunes à Toulouse : barricade et scènes de violences en plein centre-ville

Samedi 8 décembre 2018, Laurent Aubel a publié une deuxième vidéo pour lancer un message aux autres chefs d’entreprise pour les inciter à se bouger et trouver des solutions. « Je vous laisse partager ça et peut-être que ça arrivera aux oreilles du gouvernement ! ».

« Je ne suis pas dans l’illégalité »

Contacté par Actu Toulouse, le chef d’entreprise toulousain ne se définit pas comme « quelqu’un de rebelle ni de révolutionnaire » et explique simplement « tenter de réfléchir » sur ce mouvement social inédit. « Certes, c’est un peu agaçant de voir le pays malmené, la consommation ralentie. Je suis désemparé, comme tout le monde ». Initialement, Laurent Aubel devait verser une prime d’intéressement à ses salariés. La prime était conditionnée au résultat net de l’entreprise, qui devait atteindre 50 000 euros. Mais le résultat a atteint 48 000 euros… « J’ai alors voulu verser une prime malgré tout car je sais que j’ai des salariés qui ont du mal à boucler leurs fins de mois ».

Une initiative de son propre chef, assure le patron – « les salariés ne m’ont rien demandé », explique-t-il – qui le met en porte-à-faux vis-à-vis de l’administration fiscale. « J’ai jusqu’à la fin du mois de décembre pour payer les charges à l’Urssaf, les congés payés du bâtiment… Donc, je ne suis pas dans l’illégalité. Et puis, je me dis que c’est aussi un petit moyen de pression si d’autres patrons ont la même idée ».

Sa proposition forte

Laurent Aubel explique avoir été contacté par des élus, notamment l’entourage de la députée LREM de la 9e circonscription de Haute-Garonne Sandrine Mörch. Voici la proposition qu’il pourrait lui faire.

Pourquoi pas faire une proposition de loi en proposant deux primes par an maximum exonérées de charges sociales versées aux salariés ? Il ne faut pas perdre de temps sur la question du pouvoir d’achat.

En attendant, les 39 salariés de Laurent Aubel (y compris les deux apprentis de la boîte) ont bien vu la couleur des 500 euros de prime promises par le patron. Et ce, le jour-même de la diffusion de sa première vidéo, vendredi 7 décembre ! « Je ne suis pas un illuminé ! Je veux seulement montrer que mon idée n’est pas si conne que cela ».


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