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Un Gilet jaune a été arrêté, jeudi 6 décembre 2018 à Rouen (Seine-Maritime), pour avoir menacé de mort un commissaire de police. (©SL / 76actu / Illustration)
INFO 76ACTU. C’est la première affaire de ce type à Rouen (Seine-Maritime), depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Un commissaire de police a été menacé de mort par un militant très actif sur les points de blocage de l’agglomération. L’homme a été interpellé et placé en garde à vue, jeudi 6 décembre 2018.
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Un appel à « traquer » le policier sur les réseaux sociaux
Une photo du commissaire et des mots laissant peu de doutes : « Je vais aller voir à l’adresse qu’on m’a donnée et je vais le ba**er ce f**s de p**e. J’y vais avec une équipe. » Ces propos ont été diffusés sur un groupe Facebook de Gilets jaunes par un militant actif, âgé de 19 ans. L’homme a été interpellé jeudi 6 décembre et son domicile a été perquisitionné. L’exploitation de son matériel numérique a permis de découvrir d’autres preuves.
Auditionné jeudi jusqu’en fin d’après-midi, il a tenté d’expliquer son appel à « traquer » l’officier. « Sur un blocage, il a discuté avec le collègue en question et lui a demandé son avis sur les Gilets jaunes. Le policier lui a dit que sa fonction l’empêchait de répondre, ce que le jeune homme n’a pas apprécié », explique une source judiciaire. En garde à vue, il a reconnu les faits, mais a voulu les minimiser, disant qu’il « ne serait jamais passé à l’acte ».
« Le commissaire a été ciblé, clairement »
Sauf que si les enquêteurs de la Sûreté départementale sont remontés jusqu’à lui, ce n’est pas à cause de ces menaces. Samedi 1er décembre, les policiers mobilisés sur le rond-point de la Motte, haut-lieu du mouvement des Gilets jaunes, ont été accueillis avec « des jets de produits corrosifs comme de l’essence, de l’ammoniaque, de la peinture et des artifices ». Les policiers ont donc mené l’enquête et trouvé des messages de l’interpellé :
Il expliquait qu’il allait amener des artifices, de l’acide et de l’essence. Quand les policiers se sont déployés, ils ont été tout de suite ciblés. Surtout le commissaire et ceux qui l’entouraient.
Cinq gardiens de la paix ont déposé une plainte pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le policier chargé de sécuriser le commissaire, qui gérait le dispositif de maintien de l’ordre, a été couvert de peinture et a reçu « de très nombreux projectiles ». Pas de doute pour les enquêteurs : « Le commissaire a été ciblé, clairement, comme chef du dispositif, en tant qu’autorité et en tant que représentant de l’État, visé à travers lui. »
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Selon les policiers, « une bonne partie de la centaine de personnes présentes » a participé aux violences. Le Gilet jaune, agent de sécurité de métier, devrait être déféré au parquet de Rouen vendredi 7 décembre pour « violences et menaces de mort sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». Pour cela, il encourt jusqu’à cinq ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Ceux qui relaient et diffusent des appels à la haine et à la violence s'exposent à des poursuites pénales. pic.twitter.com/r00MbdApdV
— Police nationale (@PoliceNationale) December 5, 2018