
« Le criquet russe » : une déferlante d’humour autour de trois personnages aux caractères différents. À voir au théâtre À l’ouest, à Rouen (Seine-Maritime), du 7 au 9 décembre 2018. (©D.R.)
Présenté par les Mauvais garçons, la comédie Le criquet russe est jouée au théâtre À l’ouest, du 7 au 9 décembre 2018.
Un personnage central psychorigide
76 actu : Mais qu’est-ce qu’un criquet russe ?
Alan Aubert, comédien et fondateur de la compagne Les Mauvais garçons : C’est déjà le titre. La réponse est difficile sans dévoiler toute l’intrigue de ce spectacle. C’est une rencontre inopinée de trois personnages aux caractères opposés. Il y a Jim, le personnage central, qui est psychorigide, maniaque, pas très entouré, phobique de plein de choses, et son meilleur ami Jules que j’interprète. Jules est un mec un peu glandeur, baroudeur qui squatte chez les autres. Il voit les choses simplement, comme un enfant. Il débarque un jour chez Jim, lui demande l’asile. Une jeune russe, Olga va arriver au domicile de Jim qui s’était inscrit à un échange Erasmus. Olga représente tout ce dont Jim à peur : l’étranger, le mouvement… C’est une vrai bulle de champagne, elle est pétillante. Jules et Olga vont pousser Jim à changer malgré lui.
C’est une vraie histoire d’échange, d’amour, d’amitié. Ces trois personnages en vivant ensemble vont se faire évoluer mutuellement. Jim a fait une connerie. Il a discuté sur internet avec Olga, mais tout arrive plus vite que prévu. On envahit sa vie, son intérieur.
Le criquet, en plus, est l’animal que Jim déteste le plus. Olga représente ce criquet. Jim en a peur, même s’il en est amoureux.
Depuis combien de temps tourne Le criquet russe ?
Cette comédie a été jouée deux ans sur Paris. Depuis plus d’un an nous tournons en dehors de la capitale avant de reprendre sur Paris en mars 2019. Le spectacle est entré au catalogue des Molières 2017. Nous nous amusons beaucoup à le jouer, on le renouvelle énormément. On trouve plein de nouveautés, de drôleries. On joue aussi sur l’actualité.
Jules est le personnage qui peut improviser et jouer avec le public. Au départ c’est un spectacle de boulevard, nous ne brisions pas le quatrième mur. On sentait qu’il y avait une demande du public. Le personnage permettant cela, c’est le mien. On a donc décidé de briser ce mur, d’aller chercher de l’interaction avec le public et on s’amuse beaucoup.
VIDÉO. Le teaser du spectacle :
« Ils sont tous pathétiques à leur façon »
Vous vous êtes inspirés de personnes que vous fréquentez pour créer cette galerie de personnages ?
Nous connaissons tous des personnes maniaques, mais Jim c’en est un gratiné. Il ne supporte pas qu’on le touche, on ne marche pas chez lui sans patins. Malgré nous, le personnage de Jim a été rapidement assimilé à Sheldon de la série Big band theorie. Les trois personnages prétendent des choses, font croire qu’ils sont ce qu’ils ne sont pas. Ils sont tous pathétiques à leur façon et à travers ce comportement, on trouve la drôlerie. Chacun est très drôle dans son jeu et ça permet de mettre en avant des pratiques d’acteurs différentes.
Comment est venue l’idée de cette comédie ?
Nous étions en train de jouer un autre spectacle en compagnie de Morgan Laquerre avec qui j’ai monté la compagnie des Mauvais garçons. On s’est dit qu’il serait bon de créer une pièce avec un nombre de comédiens réduit car nous étions nombreux dans celle que nous interprétions alors.
L’idée de base était les échanges Erasmus, puis deux mecs avec une nana qui arrive au milieu d’eux pour créer le bordel. Ensuite chacun des deux garçons échange son rôle avec l’autre. Il y a un dépassement de soi de la part des trois comédiens. J’ai fait part de cette idée à Morgan qui s’est mis à écrire les premiers extraits.
Aujourd’hui c’est devenu une histoire écrite de A à Z, avec un rythme de jeu. C’est un pur bonheur de jouer Le criquet russe.
De l’humour de boulevard à l’humour noir
Il y a de l’humour à toutes les sauces.
Ce qui est chouette dans ce spectacle c’est qu’on ne fait pas de caricature. C’est de la comédie de situation, des gags, des bonnes réparties… On travaille la psychologie des personnages.
Ça met en avant toutes sortes d’humour : noir, bon enfant, un humour de type boulevard avec plein de ruptures. Toutes ces personnes ont en fait une vie triste, ce qui les rend à la fois attachants et drôles.
Nous sommes très friands de comédie, de théâtre de boulevard.
Infos pratiques :
Au théâtre À l’ouest, rue de Buffon, à Rouen, à 20 vendredi et samedi, à 17h dimanche.
Tarifs : de 21 à 25 euros.