
Près de 12.000 logements seraient « potentiellement indignes » en Seine-et-Marne (©Pixabay)
La Seine-et-Marne n’est pas épargnée par le logement indigne ou insalubre et les événements de Marseille et de Charleville-Mézières ont incité la préfète Béatrice Abollivier à réagir. « J’ai demandé un inventaire des logements préoccupants dans l’ensemble des arrondissements du département à la suite de ces événements », déclare t-elle. En matière d’habitat dégradé, il faut distinguer deux situations : le logement indigne et le logement insalubre.
Vigilance
« L’arrêté de péril (logement indigne) : le maire est le pilier sur ce sujet. C’est lui qui fait expertiser les bâtiments et qui prend des arrêtés de péril, indique Béatrice Abollivier. A la suite de ces expertises, il peut mettre en demeure le propriétaire et se subtituer à lui pour faire les travaux à sa place. »
Si le 77 ne fait pas partie des zones en « suivi national » pour les copropriétés en difficulté par exemple, son importante croissance démographique incite à la vigilance. Le département, d’ailleurs, a lancé entre 2011 et 2016 un « plan de lutte contre l’habitat indigne ». Avec quelques chiffres parlants : en 2007, on comptait 11 720 logements du parc privé évalués « potentiellement indignes ». « En Seine-et-Marne, l’habitat indigne se joue à une vaste échelle, mais de manière assez diffuse », selon le plan.
Ainsi, c’est dans les résidences privées des centres-villes que l’on en trouve le plus, mais les pourcentages de logements inquiétants peuvent être aussi très élevés dans les zones rurales, particulièrement dans l’est et le nord-est du département. « L’intervention publique est difficile, tant pour le repérage que pour le traitement », indiquent même les différents intervenants.
Car du repérage à l’intervention publique, la démarche peut s’avérer compliquée. Chaque année, de 150 à 200 plaintes sont recensées en la matière, particulièrement dans les secteurs de Torcy, Meaux ou Melun. La Seine-et-Marne n’échappe pas à cette question sans pour autant être dans l’œil du cyclone, estime Guy Geoffroy, président de l’Union des maires, et maire de Combs-la-Ville. A l’échelle du 77, il n’y a pas de préoccupation majeure ».
34 arrêtés d’insalubrité
Pas de « préoccupation majeure », certes, mais la préfecture a tout de même délivré 34 arrêtés d’insalubrité en 2017. Ce second volet, l’arrêté d’insalubrité, est quant à lui délivré par la préfecture, au titre du code de la santé publique, via l’Agence régionale de santé (ARS).
« D’une manière générale, il s’agit de petites copropriétés issues d’un découpage d’une grande maison », analyse la préfète. Avec la difficulté de convaincre les propriétaires de faire des travaux. « C’est le propriétaire qui doit assumer, qu’il soit privé ou social », explique Guy Geoffroy. Les premières conclusions de l’état des lieux lancé par la préfecture devraient être connues courant 2019.
Yoann VALLIER avec V.R, J.L et JVC