Plus d’une centaine de jeunes étaient rassemblés ce lundi devant le lycée Jean-Monnet. (©Le Courrier de Mantes)
Six personnes, âgées de 17 à 22 ans, ont été interpellées, ce lundi, en marge d’une manifestation d’élèves devant le lycée Jean-Monnet de La-Queue-Lez-Yvelines (Yvelines). Vers 10 heures, quelques gendarmes se sont déployés sur place pour encadrer l’événement, qui ne présentait pas un caractère sensible au départ.
Barricades enflammées
Mais rapidement, la tension monte. Des barricades, composées de chariots de supermarchés et de poubelles, sont mises à feu. Parmi la centaine de jeunes, des élèves de l’établissement et des personnes extérieures, regroupés devant les grilles du lycée, certains invectivent les gendarmes.
Du renfort, venu de Mantes-la-Jolie, arrive sur place. Vers 11 heures, voyant que les flammes se propagent, les militaires décident de disperser la foule, pour permettre aux pompiers d’intervenir. L’ambiance se tend encore un peu. Plusieurs adolescents veulent en découdre avec les militaires et incitent leurs camarades à les suivre : insultes, menaces de mort, mais aussi jets de projectiles.
Jets de bombes artisanales
« Il y avait des pommes de pin, des mottes de terre, mais aussi des bombes artisanales : des bouteilles remplies d’acides avec des pétards, pour projeter le produit contre nous », indique une source proche du dossier, qui précise que « cinq ou six » de ces engins ont atterri au pied des gendarmes.
Ces derniers répliquent au gaz lacrymogène. « La scène se déroule au milieu de la route. On se charge de la circulation en même temps », précise notre source.
C’est alors qu’un jeune parvient à ceinturer un gendarme par l’arrière, pendant que d’autres le rouent de coups de poing au visage. Ses collègues interviennent et interpellent « les leaders identifiés » du mouvement.
D’autres adolescents profitent alors de la cohue ambiante pour régler leurs comptes entre eux.
« Deux lycéens entretenaient un contentieux et ils avaient décidé d’en venir aux mains aujourd’hui, poursuit notre source. Un jeune s’est fait lyncher par une dizaine d’autres. On est allé l’extirper de là. »
Trois jours d’ITT ont été délivrés au gendarme blessé au visage. Un second, touché à l’œil par un retour de flamme alors qu’il sécurisait une barricade a également été arrêté trois jours.
En fin de matinée, le bilan était de cinq interpellations, pour des faits d’outrage, rébellion, menaces de mort et violences sur personnes dépositaire de l’autorité publique. Mais ça ne s’est pas arrêté là. En début d’après-midi, nouvelle intervention de la gendarmerie, car plusieurs perturbateurs s’en prenaient maintenant aux clients du Mc Drive.
« Ils secouaient les voitures, avec parfois de jeunes enfants en larmes à l’intérieur », s’indigne un militaire.
Il tente d’ouvrir une voiture de la gendarmerie
Un sixième adolescent, âgé de 17 ans, a été interpellé alors qu’il tentait d’ouvrir un véhicule de gendarmerie. Il était alcoolisé et en possession de quelques grammes de cannabis.
« On est face à un mouvement coordonnées car des débordements ont aussi été observés aux abords d’un lycée de Villiers-Saint-Frédéric, poursuit notre source. La plupart de ces jeunes n’avaient pas de revendications, on n’a pas vu de Gilets jaunes. Je pense surtout que le vent de casse du week-end leur a donné des idées. »
Les personnes interpellées étaient toujours en garde à vue lundi soir.