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Accueil des réfugiés : les maires de la Brie sont divisés !

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En tout, 24 031 réfugiés vont être accueillis dans les deux prochaines années en France. La Seine-et-Marne, qui a reçu les premiers mercredi, devra participer à l’effort national. Les communes sont donc invitées à trouver des solutions d’accueil localement. Dans la Brie, ce sujet divise. Nous avons posé cette question aux maires : seriez-vous prêt, dans votre commune, à accueillir des réfugiés?

■ Ils le peuvent

Esternay (Marne): Patrice Valentin (LR). « Il y a deux ans, nous avions accueilli un couple d’Egyptiens qui fuyaient des percussions aussi graves que celles qui se déroulent actuellement (en Syrie, Irak, etc., N.D.L.R.). Nous avions constaté deux choses : nous avions la capacité d’héberger ce couple, mais au niveau de l’accompagnement et du lien social, nous étions très fragiles. Acquisition de droits, documents de réfugié politique, socialisation dans un nouvel environnement… Tout cela nous posait problème. Résultat : les Egyptiens avaient été transférés dans une structure plus grande, ce qui avait provoqué une nouvelle déchirure pour eux.

Alors oui, sur le principe, nous sommes d’accord pour héberger des réfugiés, mais avec en parallèle un accompagnement d’organismes comme la Croix-Rouge ou le Secours catholique, dans une démarche sécurisante et méthodique. Actuellement, notre petite commune aux moyens modestes (1 300 habitants, N.D.L.R.) dispose d’un logement pour cinq personnes. »

Pontault-Combault: Monique Delessard (PS). « De manière certaine, nous pouvons accueillir deux familles dans un logement communal situé dans la rue de l’Affinoir. Nous étudions aussi la possibilité d’en accueillir deux autres ailleurs, mais rien n’est certain. Pontault-Combault prendra ses responsabilités pour intégrer ces familles, notamment avec l’école où nous avons suffisamment de personnel pour encadrer ces nouveaux écoliers potentiels. S’il y a des initiatives citoyennes, qu’elles se manifestent à la mairie, pour coordonner nos actions. »

Sézanne (Marne) : Philippe Bonnotte (PS). « Je suis favorable à l’accueil des migrants. On doit jouer la solidarité. On pourrait loger une ou deux familles, si besoin. Il faudrait aussi mobiliser l’environnement social et scolaire, et regarder les conditions administratives et techniques. »

■ C’est à discuter

Château-Thierry (Aisne): Jacques Krabal (PRG). « Nous effectuons le recensement des logements vacants pour accueillir les réfugiés. Nous en saurons plus prochainement. Des particuliers se sont également proposés. »

Coulommiers : Franck Riester (LR). « Coulommiers n’est pas une grande ville et ne possède pas les infrastructures adéquates pour accueillir des familles de réfugiés en nombre. Le parc de logements sociaux de la commune, soit 40 %, est complet avec près de 1 000 demandes qui ne sont actuellement pas satisfaites. Malgré ça, et fort des valeurs humanistes que nous portons, la Ville va examiner les solutions qui s’offrent à elle dans ce dossier et voir ce qu’il est possible de faire ou non. En attendant que les procédures nationales soient connues précisément, j’invite les Columériens qui se sont portés volontaires pour accueillir des réfugiés chez eux à contacter la préfecture de Seine-et-Marne.

La France, à travers l’Europe, a travaillé ces derniers mois pour accueillir ces réfugiés du mieux qu’elle le pouvait. Aujourd’hui, lemMinistère de l’Intérieur coordonne ces demandes. Une réunion avec les maires de France est d’ailleurs prévue samedi pour parler concrètement des dispositifs existants proposés par l’Etat pour accueillir ces demandeurs d’asile dans les communes. La Ville de Coulommiers, représentée par un élu, sera présente à cette réunion. »

Fontenay-Trésigny : Patrick Rossilli (DVG). « Il faut que nous discutions de cette question avec le bureau municipal. Nous n’avons pas beaucoup de logements vacants. Nous ne sommes pas fermés, au contraire, mais nous devons savoir dans quelle condition nous pourrions en accueillir, et combien. D’autant qu’à Fontenay-Trésigny, il y a déjà des réfugiés logés à Pôl Hôtel. »

La Ferté-Gaucher : Yves Jaunaux (LR). « Dans l’hypothèse où ce sont des réfugiés de guerre, cela peut être étudié par le CCAS de la Ville qui est à même de gérer ce genre de dossier. Si ce sont des migrants, cela peut être différent… Je fais bien la distinction entre ces termes. Cela nécessite que l’on étudie le cas. D’autant plus que La Ferté- Gaucher est une commune déjà très marquée par la faiblesse des revenus de ses habitants et que nous avons sur notre territoire 545 logements sociaux. »

■ Ils ne le peuvent pas

Montmirail (Marne) : Étienne Dhuicq (DVD). « Nous n’avons pas la capacité d’héberger et d’accompagner des familles de migrants. Ce n’est pas un manque de volonté de notre part. La petite commune n’a pas de logements vides. »

Roissy-en-Brie : François Bouchart (LR). « Nous avons commencé à y réfléchir lundi. Nous sommes prêts à en accueillir, mais nous n’avons malheureusement aucun logement vacant dans notre parc HLM ou de logements d’urgence. J’ai déjà 1000 demandes de logements sociaux en attente… C’est pour cela que je réfléchis actuellement à lancer un appel citoyen, pour que tous les Roisséens volontaires se manifestent auprès de la mairie. Bien entendu, nous mettrons à disposition les services municipaux pour aider à l’intégration, via la scolarité ou les activités municipales. En outre, je regrette que l’État ne cesse de réduire ses dotations tout en demande un aux maires de faire des efforts. J’appel en outre ma famille politique (Les Républicains, N.D.L.R.) à avoir une ligne commune. Sur ce sujet, il n’y a pas lieu d’y avoir des querelles. Je suis dans la même ligne que les maires de Meaux, Jean-François Copé, et Chelles, Brice Rabaste. »

Rozay-en-Brie : Patrick Percik (LR). « Non ! Je n’en ai pas les moyens puisque la commune ne dispose d’aucun logement vacant. On a déjà beaucoup de demandes de Rozéens pour des logements, et nous n’avons pas le budget pour ça. »

Ozoir-la-Ferrière : Jean-François Oneto (LR). « Nous avons déjà 500 demandes de logements sociaux en attente, et je ne souhaite pas accueillir ces réfugiés au détriment des Ozoiriens ou des Seine-et-Marnais. En outre, je m’interroge sur deux choses. Pourquoi est-ce à l’Europe d’accueillir ces populations, alors qu’aucun pays arabe, comme les nations du Maghreb ou l’Arabie Saoudite, n’est volontaire? Et comment va-t-on intégrer ces migrants dans le travail alors que nous n’avons déjà pas suffisamment d’offres d’emplois? »

Contactés, Laurent Gautier (PS), maire de Tournan-en-Brie, et Ugo Pezzetta (LR), maire de La Ferté-sous-Jouarre, n’ont pas répondu.


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