
Fabrice Eboué présente son 3e seul en scène, « Plus rien à perdre », vendredi 15 et samedi 16 mars 2019, sur la scène du Théâtre Sébastopol de Lille (Nord). (©John Waxxx)
Nous vous l’annoncions il y a quelques jours sur Lille Actu : Fabrice Eboué est de passage à Lille (Nord), au Théâtre Sébastopol, vendredi 15 [COMPLET] et samedi 16 mars 2019. Il présentera son one-man-show « Plus rien à perdre ». Interview de l’humoriste, qui nous présente un spectacle libre, sans tabous.
Lille Actu : Pouvez-vous, en quelques mots, nous dire ce que les spectateurs pourront voir, sur la scène du Sébasto les 15 et 16 mars ?
Fabrice Eboué : Eh bien, ils verront un mec tout seul, sur scène, un one-man, en fait [rires]. Je présenterai « Plus rien à perdre », mon 3e spectacle, dans lequel je parle de plein de sujets… Avec les années de scène, j’ai maintenant une certaine maturité, j’ai pu apprendre de mes expériences. J’ai aussi eu un enfant, qui a aujourd’hui 4 ans. Ça m’a fait prendre beaucoup de recul. Et en fait, c’est le spectacle dans lequel je me lâche le plus ! Il y a beaucoup d’autodérision. Pour moi, c’est très important. Il faut savoir rire de soi avant de rire des autres. Il n’y a pas de tabous dans ce spectacle, tout est dans le lâcher-prise.
Vous avez monté ce spectacle avec Thomas Gaudin. Aviez-vous déjà travaillé ensemble ?
Oui ! Il est le metteur en scène. C’est un vieil ami, avec qui j’ai fait des plateaux tous les soirs, pendant un moment. La scène, c’est assez instinctif et c’est toujours bien d’avoir un œil extérieur qui vous rassure, vous recadre…
Le spectacle tourne déjà depuis un moment. A-t-il évolué au fil des représentations ?
C’est un spectacle dans lequel je parle des complotistes, des végans, de mon couple mixte… Tout le monde en prend un peu pour son grade. Le spectacle n’a pas spécialement évolué, car ce sont des sujets très pérennes. Ce n’est pas de l’actualité brûlante, comme on peut en voir partout. J’évite l’actualité chaude, c’est moins intéressant sur scène.
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L’actualité liée aux végans (notamment de certains groupuscules qui n’acceptent pas les autres modes de vie) est assez chaude, en tout cas à Lille… Pour le sketch dans lequel vous évoquez une soirée avec des végans, vous inspirez-vous de vécu ?
J’ai, dans mon entourage, des personnes qui sont véganes : des amis, de la famille. Je ne tape sur personne, ici. Ce sont des idées, des anecdotes qui viennent … Et qui les font rire, d’ailleurs. Il y a une représentation pour laquelle une dame dans la salle a été scandalisée, alors qu’avant ce sketch, je m’attaque à plein d’autres sujets. Mon travail, c’est de tourner les choses en dérision. L’important est ici de savoir prendre du recul sur tout.
Avez-vous un rituel d’avant-scène ?
Pas vraiment. Vu que j’ai mal au dos, je m’étire, on va dire, comme un sportif vétéran. Je connais des artistes qui ont tout un tas de rituels… Moi, j’écoute de la musique, je déconne avec les techniciens… Je fais tout pour me mettre dans une ambiance décontractée. Qu’y a-t-il de mieux que de rire avec des potes ? C’est pour ça aussi je pense que j’aime beaucoup l’improvisation, j’aime que ça parte dans tous les sens, dans une atmosphère décontractée !
Connaissez-vous le Sébasto ?
Oui, je l’ai écumé et écumé ! [rires] C’est, d’abord, un théâtre magnifique ! Et puis c’est quand même le meilleur public de France que l’on trouve à Lille ! C’est toujours un plaisir de jouer là-bas.
Avez-vous des souvenirs marquants à Lille, des anecdotes à partager ?
C’est une ville que j’apprécie. Je n’aurai pas d’anecdote spécifique à vous raconter, mais ce sont de bons souvenirs. Ce sont ces premières fois avec l’équipe du Jamel Comedy club qui reviennent. J’ai tendance parfois à chercher mes anciens camarades dans les loges, puis je me dis ensuite : ‘mais non, tu es tout seul !’. J’ai le souvenir d’un petit bar irlandais bien sympa, et du centre-ville, qui est très beau…
Y a-t-il une vanne, un sketch qui vous fait rire chaque fois comme au premier jour ?
Je suis plus films que spectacles. Je me rappelle par exemple de celui qui n’entre aujourd’hui plus dans le politiquement correct « Les Galettes de Pont-Aven », où il y a toute une tirade sur l’arrière-train d’une jeune fille. J’adore ces films des années 60-70, le vrai cinéma français, dans lequel il n’y avait pas de censure et pas la peur des représailles.
Vos projets, après la tournée ?
J’ai un projet ciné, mais il n’est pas assez avancé pour en dire plus. Après, ma vie, ça reste avant tout la scène, ce sera toujours la scène ! Je continue dans l’écriture, avec toujours cet amour de raconter des choses.
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Propos recueillis par Amandine Vachez