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Val-d'Oise. Herblay-sur-Seine veut maîtriser l'urbanisme

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Décembre 2016, une réunion à l’espace André-Malraux concernant la révision du Plu, avec le maire, Philippe Rouleau et l’adjointe à l’urbanisme Nadine Porchez.

Décembre 2016, une réunion à l’espace André-Malraux concernant la révision du Plu, avec le maire, Philippe Rouleau et l’adjointe à l’urbanisme Nadine Porchez. (©D.C. La Gazette du Val-d’Oise)

La révision du Plan local d’urbanisme d’Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise), engagée en octobre 2015, arrive presque à son terme.

Le 13 février 2019, le conseil municipal a approuvé le bilan de la concertation et arrêté le projet. Le Plu fixe les règles d’urbanisme et de constructibilité sur le territoire.

Adopté le 22 juin 2006, modifié en 2016 et mis à jour en 2017, le Plu a été mis en révision en 2015 par la nouvelle équipe municipale, du fait de l’évolution des normes et des lois et pour qu’il soit en conformité avec ses orientations politiques. Le maire (Lr), Philippe Rouleau, souhaitant « maîtriser » l’urbanisation, notamment en zone pavillonnaire.

« En ne faisant rien, la ville compterait en 2030 près de 42 000 habitants, avait expliqué Philippe Rouleau, lors du lancement de la révision. Notre objectif est de limiter la population entre 36 000 et 38 000 habitants en contraignant les promoteurs à faire des programmes plus petits et pas n’importe où, avec des règles de constructibilité plus astreignantes. »

« Très large concertation »

La phase de concertation avec la population a alterné ateliers thématiques, balades urbaines, forums. Quinze rencontres en tout pour treize publications. Lors du conseil municipal, Nadine Porchez, adjointe au maire déléguée à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, a salué la « très large concertation ».

« Les implantations possibles aujourd’hui seront demain beaucoup plus contraintes », a souligné Nadine Porchez.

Dans le bâti ancien du centre-ville, le retrait minimum entre deux constructions, qui était de 3 et 5 m passe à 4 et 8 m.

« De la même façon, les hauteurs maximales sont réduites », a-t-elle poursuivi. Le Plu actuel autorise jusqu’à 18m en secteur Ua. La nouvelle règle sera 12m au faîtage et R+2 plus combles et 10m au faîtage (R+1 plus combles) en secteur patrimonial.

Dans le secteur de l’habitat individuel diffus, le nouveau dispositif va se traduire par une diminution moyenne de 30 % de la constructibilité et «  l’encadrement des divisions de terrains », afin d’éviter la création de terrains trop petits.

Quatre projets bloqués

« Grâce au sursis à statuer, quatre projets au moins ont été bloqués, a insisté Philippe Rouleau. Ce sont parfois des drames humains, pour ces personnes qui envisageaient de vendre leurs pavillons à des promoteurs, et à qui on vient expliquer que ce n’est plus possible, du fait des nouvelles règles. C’était important de maîtriser l’urbanisation. Jusqu’à présent, avec Nadine (Porchez, Ndlr), quand on recevait les promoteurs, on n’avait que notre pouvoir de persuasion pour limiter la taille des projets. On n’arrivait d’ailleurs pas à tout bloquer. Là, on aura les outils pour le faire. Par exemple, un collectif (de logements, Ndlr) devait se faire à côté de l’église. J’ai pu le bloquer. Ils seront contraints de faire du pavillonnaire… Du pavillonnaire dans un quartier pavillonnaire, rien de dramatique. Mais jusqu’à présent, c’était autorisé de faire du collectif dans les quartiers pavillonnaires ».

La prochaine étape sera la consultation des personnes publiques associées, de mars à mai, puis l’enquête publique en juin. Le commissaire enquêteur rendra ensuite son rapport. L’approbation du nouveau Plu par le conseil municipal est prévue le 26 septembre. Le document sera exécutoire en novembre 2019.

« La même volonté de maîtriser l’urbanisme » du côté de La République en marche
Loeiz Rapinel, du groupe La République en marche, qui a voté en faveur de la révision du Plu, a salué « l’immense travail » réalisé par les services.
« Ce sont sans doute les meilleurs documents que nous ayons eu depuis que le Plu existe, a souligné le conseiller municipal. Je retrouve tout ce qui a pu être dit lors des réunions. Tout est restitué fidèlement. Nous partageons tous la même volonté de maîtrise de l’urbanisme, majorité et opposition, et cette volonté de conserver à notre commune son aspect ville à la campagne. Le point faible était la problématique de ces collectifs en zone pavillonnaire et le risque d’un grignotage progressif de ces zones qui ont une histoire depuis la fin du XIXe. »
Aux yeux de l’élu, « les outils mis en place permettent de lutter contre cela. C’est une excellente nouvelle. On fait l’objet d’une pression particulièrement importante, et avec le foncier important dont on dispose, on pourrait devenir en vingt ans le nouvel Argenteuil du département. C’est ce contre quoi on a tous lutté, sans exception. C’est une force de notre commune, quels que soient nos parcours politiques, de pouvoir adopter ce type de document. Nous le voterons avec un immense plaisir. ».

 

Le Parti socialiste s’abstient
Le groupe socialiste, lui s’est abstenu sur l’arrêt du Plu.
« Vous vouliez ralentir l’urbanisation et conserver à Herblay son esprit village. On en est loin, il me semble, en 2019 », a lancé Nelly Léon (Ps) à l’adresse du maire, Philippe Rouleau.
Olivier Dalmont, conseiller municipal Ps, a critiqué quant à lui « l’accélération de l’urbanisation à partir de 2015. Vous dites vouloir la limiter, mais vous ne limitez pas l’urbanisation à la Garenne. Les Bayonnes sont concernés. » Il a ensuite exprimé des « interrogations » sur les zones « à urbanisation fermée, qu’on pourrait urbaniser à terme, en modifiant le Plu, si l’assemblée délibérante le décide.
Ce sont des zones gigantesques : chemin de Chennevières, Noisetiers, les Beauregards, les Chênes, Larousse ou Dessous-la-Justice. Il y a des inquiétudes là-dessus. »
« Concernant les Bayonnes, c’est le golf. On préserve 25 hectares d’espaces verts, c’est une bonne nouvelle ! », a insisté Philippe Rouleau.
« Les zones que vous citez sont déjà dans le Plu actuel. On ne peut pas tout mettre en zone verte car notre Plu serait retoqué par l’État. On doit être en cohérence avec le Sdrif (Schéma directeur de la région Île-de-France). On a des contraintes, on ne peut pas faire tout ce qu’on veut non plus ». « Le Sdrif est un document supracommunal qui s’impose aux villes.
Tout ce qui est en zone constructible au Sdrif doit être porté au Plu », a rappelé Nadine Porchez, adjointe à l’urbanisme.


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