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Portait de femme. Sandra, ASVP à Bayeux : « Ce métier me plaît énormément »

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Sandra Zearo a été recrutée pour un an. À l'issue de son contrat, si tout se passe bien, elle sera titularisée. La Bayeusaine de 32ans, qui avait déjà fait des recherches sur le métier d'ASVP avant même de savoir qu'un recrutement aurait lieu à Bayeux, se voit bien dans quelques années passer les concours de la police municipale.

Sandra Zearo a été recrutée pour un an. À l’issue de son contrat, si tout se passe bien, elle sera titularisée. La Bayeusaine de 32ans, qui avait déjà fait des recherches sur le métier d’ASVP avant même de savoir qu’un recrutement aurait lieu à Bayeux, se voit bien dans quelques années passer les concours de la police municipale. (©La Renaissance le Bessin)

L’uniforme d’ASVP lui va bien. Certainement parce qu’elle le porte avec fierté. À 32 ans, Sandra Zearo a rejoint l’équipe des agents de surveillance de la voie publique de Bayeux (Calvados) en novembre 2018. Matin et après-midi, elle patrouille à pied, en binôme, en centre-ville et autour de la gare. Sa mission principale : contrôler le stationnement payant. « Ça peut être mal vu, mais c’est comme ça, puisqu’il y a des règles, il faut des personnes pour les faire respecter ».

Et elle n’a aucun problème avec le fait d’être de ceux-là. Parce qu’elle l’a choisi. Surtout, parce qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’on lui laisse sa chance :

Quand j’ai postulé, j’étais persuadée que je ne serais pas prise parce que j’étais une femme et que je voyais ça comme un univers masculin, mais à ma grande surprise, je me suis trompée.

« Quand le ton monte, j’apaise et j’explique »

Ancienne téléconseillère pour Gaz de France et serveuse, elle a donc complètement changé de voie. Sans aucun a priori sur la fonction. Sans vraiment d’appréhension non plus :

Pour mon poste de téléconseillère, j’ai été formée à la gestion des conflits, ça m’aide quand je me retrouve face à une personne en colère.

Du haut de ses quelques mois d’expérience, Sandra assure que c’est arrivé quelques fois, mais que ce n’est pas la norme. Pas son quotidien :

Je ne ressens pas d’agressivité à mon égard. Peut-être parce que je suis une femme, parce que mes collègues masculins sont plus facilement visés. Mais si jamais le ton monte, je fais en sorte d’apaiser la situation. Et surtout d’expliquer. Quand les gens comprennent, ils se calment.

« Pas seulement agent du stationnement »

L’échange. C’est le point commun entre ses trois métiers. Ses trois vies. Parce qu’il ne faut pas croire, Sandra ne passe pas l’exclusivité de son temps smartphone à la main pour scanner les plaques des véhicules stationnés en zone payante : « On est aussi là pour donner des informations aux touristes, discuter avec les commerçants, les habitants qui viennent nous voir. On les aide à comprendre le fonctionnement des horodateurs… »

Et elle est vigilante à tout ce qui se passe dans la rue : « On fait attention à la salubrité, si on voit un sac éventré sur le trottoir ou un panneau de signalisation tombé par exemple, on peut prévenir qui de droit… On est aussi là pour aider une personne en détresse, alcoolisée ou qui fait un malaise. On reste avec elle le temps que les secours arrivent ». Tout ça, Sandra le résume très bien en une phrase :

On est agent de surveillance de la voie publique, pas seulement agent du stationnement.

« Heureuse de me lever le matin »

C’est cette diversité dans les missions, qui va au-delà du seul aspect répressif que l’on connaît souvent de la profession, qui fait « que chaque matin, je suis heureuse de me lever et de mettre mon équipement ».

Sandra n’est pas naïve, elle sait « que ce peut être un métier ingrat », mais il lui apporte aujourd’hui bien plus qu’il ne lui coûte. D’autant « que j’ai été très bien accueillie et très bien acceptée dans l’équipe ». Le fait d’être une femme, contrairement à ce qu’elle pouvait craindre, est finalement un véritable avantage.

Pierre Lopez veut que tous ses agents soient formés aux premiers secours. Sandra le sera très bientôt.

Pierre Lopez veut que tous ses agents soient formés aux premiers secours. Sandra le sera très bientôt. (©La Renaissance le Bessin)

« Des femmes ASVP à Bayeux : un atout »

Sandra a été recrutée par le chef de la police municipale, Pierre Lopez, et le maire de Bayeux, en même temps qu’un homme. L’effectif au complet, de quatre agents de surveillance de la voie publique, est donc aujourd’hui totalement paritaire. « C’est l’équilibre idéal » pour son supérieur.

Pierre Lopez n’a pas cherché à « genrer » son recrutement, pas plus qu’il n’attendait un CV particulier. Ce qui l’intéressait, c’est une personnalité. Et celle de Sandra, « énergique et dotée du sens du relationnel », correspondait parfaitement à ses attentes. Le fait qu’elle soit une femme n’est qu’un plus. Mais c’est un vrai plus : « Dans une ville comme Bayeux, c’est un véritable atout. Je suis persuadée qu’avoir du personnel féminin sur la voie publique, ça change la donne ». D’autant plus avec son profil de gestion des conflits :

Le rapport à la clientèle auquel elle a été formée pouvait facilement être transposable au service public. Il est important d’avoir des personnes capables de désamorcer ou d’éviter les tensions.

« Le boulot le plus ingrat de la collectivité »

Car Pierre Lopez a pleinement conscience de la difficulté de la mission des ASVP :

On sait à quel point ils peuvent être exposés à des situations conflictuelles. J’ai beaucoup de respect pour eux, je le dis sans détour. Ils font le boulot le plus ingrat de la collectivité : il demande un maximum d’investissement pour souvent un minimum de reconnaissance de la population. Pour le faire, il faut être capable d’absorber la violence, tout en restant le plus professionnel possible. Il faut du courage pour ça, et ce n’est pas donné à tout le monde.


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