Debaty en pleine action pendant le Crunch du Tournoi des Six Nations 2015 (©IconSport)
Le Crunch, c’est toujours un match particulier. Les affrontements passés contribuent à sa légende. Bien souvent, un succès lors de cette bataille dépasse le gain d’un Tournoi. Certains Crunch sont restés dans l’histoire. Comme celui de 2015.
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Ce 21 mars 2015, les chants de Twickenham sont portés par le vent qui anima la bataille. « Rosbeefs » contre « Froggies », les Bleus donnent le coup d’envoi d’un match qui fit se lever les supporters de Sunderland jusqu’à Toulouse.
La finale d’une nation
Pour la France, c’est simple : gagner ce match n’aurait aucune conséquence sur sa quatrième place. Un résultat permettrait uniquement de sauver psychologiquement un Tournoi des Six Nations où elle n’a triomphé que de la lanterne rouge écossaise (15-8) et de l’Italie la semaine précédente (0-29). Une bonne prestation pourrait également donner un peu d’espoir à ses supporters en vue de la Coupe du monde au Royaume-Uni quelques mois plus tard.
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Pour les Anglais, tout est différent : à égalité de points dans la compétition avec les Irlandais qui ont enterré l’Ecosse plus tôt dans la journée (10-40), ils doivent absolument gagner de 26 points ou plus pour triompher de cette édition 2015 du Tournoi des Six Nations. Une allure de finale donc pour le XV de la Rose qui est prêt à faire vivre ce ballon ovale non-stop pendant 80 minutes.
Une entame qui donne le ton
Quelques secondes après le coup d’envoi, les spectateurs comprirent que cette rencontre allait être une anarchie de jeu sans nom. A la suite d’une mêlée française, la mauvaise passe de Plisson pour Fickou était récupérée par les Anglais. Un enchaînement de plaquages ratés permettait à Ben Youngs d’inscrire le premier essai du match.
Le déroulement des 80 prochaines minutes semble alors être clair pour tout le monde : des Anglais qui enchaînent les offensives, une France qui coule et un nouveau trophée pour le XV de la Rose. Sauf que la France n’est pas une équipe comme les autres. Quinze minutes plus tard, elle se retrouve en tête au tableau d’affichage grâce à deux essais Tillous-Borde et Nakaitaci.
L’essai d’anthologie conclu par Debaty
Alors les mentalités changèrent et les Tricolores présents à Twickenham regagnèrent le sourire, sans penser que le prochain coup de ce match de boxe allait être donné par les Anglais. Succession d’erreurs des Bleus pour deux réalisations de Youngs – étincelant – et Watson. A la mi-temps, les Anglais mènent 27-15. Sortir la bouteille à oxygène semble indispensable pour les deux nations.
La suite du match ? Des essais, et encore des essais. Mais c’est bel et bien l’Angleterre qui s’est envolée au score, profitant des largesses incroyables de l’équipe de France. Défensivement, c’est digne des portes de saloon. Le XV de France peut toutefois se targuer d’avoir marqué un essai d’anthologie de 90m avec à la conclusion… son pilier Vincent Debaty.
Conor O'Shea sur Angleterre France :"qui pourra un jour oublier l'essai de Vincent Debaty ?"
— Pierre Ammiche (@PierreAmmiche) March 22, 2015
55 points encaissés, un record à Twickenham
Au coup de sifflet final de Nigel Owens, le score exceptionnel de 55-35 est mitigé pour tout le monde : malgré leur belle prestation et leur festival de points, les Anglais n’ont pas réussi à s’imposer par un écart supérieur à 26 unités, nécessaire pour empêcher les Irlandais de remporter le Tournoi.
De son côté, le XV de France a donné du plaisir sur le plan offensif. Mais prendre 55 pions à Twickenham, ça fait tâche et ça ne peut clairement pas être oublié par les cinq essais inscrits. Jamais les Bleus n’avaient autant pris l’eau et encaissé autant de points sur le sol anglais. Sacrée statistique.
Le Crunch Angleterre-France en 2015 a été un des plus beaux spectacles de tous les temps ! Quel suspense… pic.twitter.com/Q2zn5H5Oej
— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) September 27, 2018
Les stats d’un match fou
Ce qui est sûr, c’est que ce match restera dans les annales : 90 points inscrits, c’est le Crunch le plus prolifique de l’Histoire. Et qui dit 12 essais en une rencontre dit également des performances physiques hors norme : 1 359 mètres parcourus ballon en main dans le match, soit environ 14 courses d’un en-but à l’autre !
49 défenseurs battus dans ce Crunch avec 87% d’efficacité sur les plaquages pour les Anglais et 81% pour les Français, incomparables aux 97% de réussite pour le déplacement en Italie la semaine passée.
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En se remémorant ces souvenirs, on ne peut qu’être impatient de voir ce que le Crunch du dimanche 10 février 2019 nous réserve à Twickenham. En espérant que les Bleus relèvent la tête après leur cruelle défaite au Stade de France face aux Gallois.
Thomas ALIDIERES