
Antoine Savignat, député (Lr), de la première circonscription du Val-d’Oise qui comprend, entre autres, le Vexin, Pontoise, Beaumont-sur-Oise et Persan. (©La Gazette du Val-d’Oise)
28 janvier 2019 : il présente ses premiers vœux en tant que député à Pontoise (Val-d’Oise). 28 janvier 2018 : il attendait fébrilement de savoir s’il était qualifié pour le second tour de l’élection législative partielle de la première circonscription du Val-d’Oise.
Sept jours après, à 21h47 précises, Antoine Savignat (Lr) recevait un coup de fil du préfet, commençant par « monsieur le député… ».
Une victoire contre Isabelle Muller-Quoy (Lrem) élue à l’Assemblée nationale huit mois plus tôt, puis invalidée. C’est ainsi qu’Antoine Savignat (Lr) enfilait un nouveau costume. Un costume « fait sur-mesure » selon Philippe Houillon, maire de Pontoise, son prédécesseur à l’Assemblée et toujours collègue au conseil municipal de Pontoise.
« Majorité arrogante »
Aujourd’hui, après la constitution d’une équipe de fidèles et avoir pris ses marques au palais Bourbon, Antoine Savignat laboure les terres pontoisiennes, de la Vallée de l’Oise et du Vexin. « Quand on aime, on ne compte pas. C’est agréable et indispensable pour ne pas être hors sol comme d’autres. »
Pour autant, à Paris, il ne chôme pas non plus. « J’ai réussi à me hisser dans la partie haute en terme d’activités, en onze mois de mandat là où les autres en ont dix-huit », se félicite l’élu valdoisien.
Durant cette cérémonie de vœux, le député n’a pas manqué de montrer ses désaccords avec la majorité actuelle. Notamment sur le sujet de la représentativité.
« La crise institutionnelle que nous vivons en ce moment n’est pas le fruit d’un feu dormant de longue date comme certains voudraient nous le faire croire, pour s’exonérer de leurs responsabilités. Elle est la cause directe d’un mépris par une majorité arrogante de nos institutions, des corps intermédiaires et in fine de chacun d’entre vous (Ndlr : les élus locaux) », estime Antoine Savignat.
Et le député de poursuivre dans la même veine : « Tout n’est que mépris de ces institutions qui sont pourtant notre ciment national. Sans elles, pas de vie en société, sans elles pas de paix sociale, sans elles pas de démocratie. »
En tout état de cause, le jeune député entend défendre le territoire et les habitants qu’il représente.
« Parce que Paris n’est pas le Val-d’Oise, parce que le Vexin n’est pas Paris, nous devons défendre nos territoires, leur accessibilité et leurs spécificités. Nos territoires sont trop souvent ignorés. Bien plus, on nous montre comme responsables de tous les maux de notre société. On taxe le gazoil pour nous inciter à moins nous déplacer, comme si en zone rurale les gens avaient le choix. »
Escroquerie intellectuelle
Pour le député Antoine Savignat, la baisse de la représentation nationale est un non-sens. Pour lui, le risque est de créer une « société technocratique déconnectée de la réalité de nos territoires ». « Venir nous expliquer que baisser les Apl de 5 euros est un non-sujet, compte tenu de la modicité de la somme, et vous soutenir que diminuer la représentation nationale de 170 députés est une avancée (Ndlr : ce qui équivaut à une économie de 56 centimes par Français et par an) relève de l’escroquerie intellectuelle. » Jeune dans la fonction mais avec les codes sémantiques d’un vieux briscard…