Vous avez fait campagne auprès de Jean-Luc Mélenchon, aux présidentielles, pourquoi ne pas vous présenter pour la France Insoumise ?
Nous avons soutenu Jean-Luc Mélenchon parce que nous sommes d’accord sur le programme à 90 %. Mais la politique de France Insoumise, dès le départ, c’était de former un mouvement sans étiquette en se rangeant derrière FI, aux législatives, avec une charte qui engage les candidats. Dès les présidentielles, nous avons entamé une campagne autonome du PC qui a été voté à la majorité des adhérents communistes. Car, de notre côté, nous sommes des militants, encartés et ce n’est pas une charte qui va nous faire respecter davantage nos valeurs.
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Quels sont les dossiers que vous défendrez à l’Assemblée nationale si vous êtes élue députée ?
Avant tout, nous espérons surtout être assez nombreux de députés pour ne pas atteindre 185 parlementaires qui permettent à Emmanuel Macron de gouverner par ordonnance. Car une majorité REM, ça serait accélérer la remise en cause des droits qui ont été gagnés depuis des décennies pour protéger les salariés. L’idée, c’est de porter la voix du peuple, de la classe populaire et moyenne à l’assemblée.
Pensez-vous pouvoir représenter le peuple ?
En effet, je travaille dans une entreprise où les droits ne sont pas toujours respectés. Il me paraît important d’avoir des députés qui connaissent vraiment ce qu’est la vie des salariés. Pour faire voter des lois, il faut savoir ce qui se passe au concret pour des gens qui, souvent, sont mal payés et ont le courage de se lever le matin pour gagner le Smic et faire des heures de trajets.
La faute à la crise ?
La France est la troisième puissance mondiale, on n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui et pourtant les inégalités se creusent. La crise, c’est un bon alibi pour faire accepter le recul des droits, la précarité. On nous rabâche que tout va mal mais c’est complètement faux. On compte quelque 80 milliards d’évasions de fraudes fiscales, on constate des inégalités en termes d’imposition entre les grandes entreprises qui bénéficient de niches fiscales au contraire des petites sociétés. Il y a réellement une marge pour récupérer de l’argent afin que les salariés soient payés correctement. Le patron, certes, mène la barque mais sans ses salariés, il ne créerait pas de richesse.
Quel bilan tirez-vous du député sortant ?
On ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir travaillé, c’est certain. En termes d’assiduité et d’actions à l’assemblée, nous avons des députés communistes qui sont également bien placés. Mais Guy Geoffroy défend des valeurs et des idées de droite qui nous semblent rétrogrades. Dire que c’est la compétitivité économique qui peut faire avancer la France, c’est de l’hypocrisie. L’argent n’est pas forcément le moteur des avancées.
Propos recueillis par Vanessa Relouzat