Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 19071

Agriculture urbaine : les prémices des Incroyables Comestibles en ville

$
0
0

Lény, Ambre et Noa étaient ravis de pouvoir planter quelques légumes ©LPB / P.Choisnet -
Lény, Ambre et Noa étaient ravis de pouvoir planter quelques légumes ©LPB / P.Choisnet -

L’autosuffisance alimentaire à Pontault-Combault ? L’idée est séduisante, mais les organisateurs ne se font pas d’illusion ; ce n’est pas leur ambition première. Ce qu’ils veulent, c’est « initier un mouvement citoyen fédérateur pour sensibiliser le plus de monde à l’agriculture locale et saine », comme l’explique Matthieu Pichon, de l’association pontelloise Jardi’Anim. Lui qui a piloté cette initiative qui consiste à implanter la démarche des Incroyables Comestible (lire l’encadré ci-dessous) dans la ville estime que « l’idée n’est pas de devenir autosuffisant sur le plan alimentaire mais de viser cet objectif. »

À lire aussi : Marie Quilvin a illustré le livre “Permaculture humaine”

Les Incroyables Comestibles : une “utopie” devenue réalité
Les Incroyables Comestibles, c’est l’histoire d’un rêve devenu réalité. Jugée utopique par certains, l’initiative pour rendre aux villes une partie de leur autosuffisance alimentaire est née en 2008 à Todmorden, une petite ville anglaise de 15 000 âmes. En plein début de la crise économique, des habitants se sont mobilisés pour installer des petits potagers à la disposition de tous. Les fruits et légumes sont en libre service et cultivés par les habitants eux-mêmes.
L’idée a tellement convaincu qu’elle a essaimé partout dans le monde, y compris en France avec notamment la ville d’Albi. Le mouvement vient maintenant de naître à Pontault-Combault, après d’autres villes de Seine-et-Marne, comme Fontainebleau, Montereau-Fault-Yonne où encore Noisiel.

L’inauguration a eu lieu samedi midi devant la bibliothèque François-Mitterand. Des potagers avaient été installés afin de procéder à la plantation des légumes et aromates cultivés : betterave, épinard, échalote, coriandre, salade, radis, persil et panais. Une fois que les premières récoltes seront possibles (les radis au début du mois de mai), les habitants pourront se servir librement. Et comme les graines utilisées sont rustiques et reproductives, elles ne nécessitent pas d’être replantées à chaque fois.

Rendre la ville plus comestible.

Ce n’est bien sûr qu’un début et les espoirs sont grands autour de cette initiative. « Nous avons déjà l’association SOS Solidarité – Tremplin qui aimerait installer des bacs dans le square Robert-Cassart, se réjouit Matthieu Pichon. Mais ce qu’il faut, c’est que tout le monde s’en empare ! On souhaite associer les structures de la commune, les associations et les citoyens. Toutes les personnes qui aimeraient aménager des potagers sur l’espace public sont invitées à nous contacter. De notre côté, on coordonne les opérations et on fera une cartographie de tous les lieux qui pourraient être propices. À terme, on souhaite rendre la ville plus comestible. »

Le bénévole voit un autre intérêt dans cette action : créer du lien social et sensibiliser le public à l’environnement. Inviter les gens à mettre leurs mains dans la terre, c’est en effet leur faire prendre conscience de la fragilité de cette dernière.

Les membres de l’Amap Les Panais de Pontault s’associent pleinement au projet, notamment Matthieu Pichon (au centre) qui en est à l’initiative ©LPB / P.Choisnet
Les membres de l’Amap Les Panais de Pontault s’associent pleinement au projet, notamment Matthieu Pichon (au centre) qui en est à l’initiative ©LPB / P.Choisnet

J’ai été très touchée par  le film Demain.

L’idée d’intégrer ce dispositif est née il y a trois ans. Là, c’est une collaboration entre l’association Jardi’Anim, le service environnement de la Ville et les trois médiathèques de Pontault et Roissy qui a pu la concrétiser. D’autant que l’inauguration avait lieu le dernier jour de la Quinzaine de la Main Verte organisée du 11 au 25 mars avec, notamment, le lancement d’une grainothèque à la médiathèque François-Mitterand.

« Je n’étais pas du tout au courant, mais je trouve le projet génial. Comme beaucoup de monde, j’ai été très touchée par le film Demain (documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent consacré aux solutions pour résoudre la crise écologique actuelle, N.D.L.R.). J’espère que ça va prendre de l’ampleur et je compte bien y participer », confiait Séverine Léger, une Pontelloise présente avec ses deux enfants, Noa (9 ans) et Lény (5 ans).

Aux habitants de prendre le relais

Monique Delessard, le maire PS de la commune était également présente avec son 1er adjoint, Gilles Bord, et Hocine Oumari, 7e adjoint en charge, entre autres, de l’écologie urbaine. « Le développement durable est au cœur de notre politique publique, assure l’élue qui a été invitée à planter une salade. Nous avons déjà mis en place une politique de zéro phyto dans notre gestion des espaces verts, la création des jardins pédagogiques, le futur projet des jardins partagés, la sensibilisation des enfants dans les écoles, etc. »

Plusieurs légumes et aromates sont cultivés : betterave, épinard, échalote, coriandre, salade, radis, persil et panais ©LPB / P.Choisnet
Plusieurs légumes et aromates sont cultivés : betterave, épinard, échalote, coriandre, salade, radis, persil et panais ©LPB / P.Choisnet

À lire aussi : La permaculture : à l’école de la nature

Si le soutien de la municipalité est la bienvenue, tous s’accordent à dire que c’est maintenant aux habitants de faire en sorte que l’ambition se concrétise. Ce que confirmait à La République de Seine-et-Marne Henri Bureau, co-président de l’Université populaire de permaculture : « Partout ou ça a été lancé par des élus, ça n’a pas duré. Il faut que ça vienne de la base. »

Informations
Association Jardi’Anim : 06 87 71 82 73
jardi.anim@gmail.com.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 19071

Trending Articles