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Le choix de Chloé, libraire à Faremoutiers : « Le lac des cygnes » d'Alice Sola

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Comme chaque semaine, Chloé sait se mettre dans l'ambiance...

Comme chaque semaine, Chloé sait se mettre dans l’ambiance… (DR)

Plus Odile qu’Odette…

L’histoire

Lorsque Siegfried s’aventure en forêt, son chemin croise celui d’Odette, une princesse victime d’un sortilège : le jour, elle est transformée en cygne blanc et, la nuit, elle redevient humaine. La jeune héritière et 32 autres femmes sont la cible de la malédiction. Siegfried se promet de les sauver…

La critique

Le 15 janvier 1895, au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, se tenait la 1re représentation finalisée du Lac des Cygnes ? celle que nous connaissons tous aujourd’hui.

124 ans plus tard, je vous parle d’un autre Lac des Cygnes : celui d’Alice Sola. Avec cette réécriture, la jeune auteure nous délivre sa vision du ballet de Tchaïkovski. S’y retrouvent toute la féerie, tout le romantisme et toutes les péripéties épiques du spectacle russe. Trop peut-être ?

À la lecture du Lac des Cygnes, une évidence saute aux yeux : Sola porte à Odette et Siegfried une affection sans faille, elle aime visiblement leur histoire, tout comme elle voue un attachement sincère au ballet. En témoigne une réécriture maîtrisée, autour de laquelle se brode un univers soigné, complexe et riche, qui fourmille de références – le roman est notamment divisé en quatre actes, tout comme le ballet.

Au-delà du ballet, l’écrivain a également puisé dans la légende originelle, celle qui inspira l’argument de la représentation chorégraphiée la plus célèbre au monde : ce conte méconnu, signé Musäus, s’intitule Le Voile dérobé. Les Éditions Magic Mirror ont d’ailleurs eu l’excellente idée d’insérer Le Voile dérobé à la toute fin du livre.

Ces sources d’inspiration sont nombreuses et Sola parvient à en tirer un tout cohérent et des personnages forts, surtout du côté des mages noirs et des protagonistes secondaires ? Benno et Odile, le cygne noir, en tête.

En dépit de ces personnages, de la richesse de l’univers, du foisonnement de clins d’œil et du soin apporté à la réécriture, il est possible de regretter un couple principal trop insipide.

À la moitié du roman, Alice Sola nous délivre un récit tout à fait passionnant et, s’émancipant un peu plus du conte original, propose une intrigue plus sombre et violente. L’inéluctable combat du Bien contre le Mal se déroule ici à plusieurs endroits en même temps et l’issue est loin d’être courue d’avance, ce qui le rend d’autant plus captivant à suivre. Les actes III et IV font figure de tourbillons, enivrants, fascinants et impétueux ; l’auteure démontre d’ailleurs une belle maîtrise des scènes d’action.

Côté plume, si les tournures de phrases sont parfois inégales et que de petites fautes jalonnent l’ensemble, le tout reste très agréable à suivre. Le vocabulaire est foisonnant, le style est prometteur et, lorsqu’elle nous délivre des moments emplis de poésie ou d’émotions, Sola excelle.

Alice Sola est une auteure prometteuse qui, sans aucun doute, a sa place dans le renouveau fantastique français.

Une auteure qui, à n’en pas douter, tient plus du superbe cygne que du vilain petit canard.

Ne lui reste plus qu’à prendre son envol.

 

Le Lac des Cygnes d’Alice Sola, paru aux Éditions Magic Mirror, 281 pages, 18 €.


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