À situation d’urgence, mesure d’urgence ? Pour répondre à une poussée démographique forte en Ile-de-France, la Région s’engage à investir près de 5 milliards d’euros en dix ans pour les lycées. C’est le jeudi 23 février que la présidente LR Valérie Pécresse et sa vice-présidente chargée de l’éducation et de la culture, Agnès Evren, ont présenté leur plan pluriannuel d’investissement révisé (PPI) pour les lycées franciliens sur la période 2017-2027. « Le baby-boom des années deux mille n’a pas été anticipé par la précédente équipe (la majorité socialiste de Jean-Paul Huchon sur la période 1998-2015, N.D.L.R.), constate Agnès Evren. Il fallait donc intégrer les nouvelles données pour établir ce plan d’urgence. Le constat est clair : actuellement, un lycée sur trois est vétuste, les délais de construction sont trop longs et l’ancien PPI qui date de 2012 jusqu’en 2022 était clairement sous-dimensionné et sous-exécuté. »
Ainsi, sur l’ensemble de la région, ce sont douze lycées neufs qui seront construits, sans oublier 23 extensions d’établissements qui existent déjà, pour créer par ce biais 20 800 nouvelles places. Ces promesses, fruit du travail de concertation opéré dans les huit départements du territoire, doivent être débattues en conseil régional au début du mois de mars par les élus. Elles seront entérinées à cette date.
Pas de nouveau lycée à Fontenay-Trésigny
En Seine-et-Marne, « les besoins sont importants », soutient l’élue. Deux nouveaux établissements doivent voir le jour d’ici la fin de ce délai. Le premier a été arrêté à Villeparisis, près de Claye-Souilly. Le deuxième doit quant à lui se situer non loin du parc Disneyland Paris, dans l’une des communes du Val d’Europe suivantes : Montévrain, Coupvray, Magny-le-Hongre ou Esbly. « C’est ici que les besoins sont les plus urgents et la situation démographique la plus tendue », assure Agnès Evren.
Il n’y aura donc pas de lycée neuf à Fontenay-Trésigny, comme cela était voulu – et répété à maintes reprises – par Jean-Jacques Barbaux, le président LR du conseil départemental de Seine-et-Marne. Dans leur contribution au PPI, les élus du 77 avaient en effet proposé un 3e établissement à Fontenay. « Même si le président y était très attaché car c’est son territoire d’origine, nous avons quand même deux nouveaux lycées qui ont été actés, c’est une très bonne nouvelle », se console Geneviève Sert, troisième vice-présidente en charge des collèges et de l’enseignement au Département. Elle considère la réponse de la Région « extrêmement satisfaisante. »

4 extensions et 7 nouveaux internats
Selon les chiffres, la Seine-et-Marne enregistre 13 000 nouveaux habitants de plus chaque année. C’est pour cela que le Département prévoit de construire six nouveaux collèges. Mais comme les collégiens sont, pour une majorité d’entre eux, de futurs lycéens, il convient d’ajuster les deux.
Par ailleurs, la Région compte procéder à quatre extensions de lycées en Seine-et-Marne : Pierre-de-Coubertin à Meaux (+ 250 places), Henri-Becquerel à Nangis (+ 400 places), François-Couperin à Fontainebleau (+ 500 places) et Émile-Brontë à Lognes (+ 200 places).
En parallèle, sept internats vont être créés, ceci pour répondre à la spécificité du département où les déplacements peuvent être rapidement compliqués : La Fayette à Champagne-sur-Seine, Henri-Becquerel à Nangis, Étienne-Bezoutr à Nemours, René-Descartes à Champs-sur-Marne, Gaston-Bachelard à Chelles, Uruguay-France à Avon et enfin dans le secteur de Chessy/Montévrain/Magny/Serris.
Rénovations à Coulommiers, Roissy-en-Brie et Rozay-en-Brie
Enfin, la Région souhaite procéder à la rénovation (globale, cantines, toits-façades, équipements sportifs, etc.) de 24 lycées de Seine-et-Marne. Parmi eux, on retrouve le campus scolaire de Coulommiers, le lycée Charles-en-Chauve de Roissy-en-Brie ou encore La Tour-des-Dames à Rozay-en-Brie.
L’autre levier d’action que la Région ambitionne d’activer est un changement dans les délais des travaux. « Actuellement, pour construire ou rénover un lycée en Ile-de-France, ça prend entre 8 et 10 ans pour un coût autour des 40 millions d’euros. C’est beaucoup trop long d’autant que trois chantiers sur quatre sont en retard aujourd’hui », estime Agnès Evren. Comment réduire ce délai ? « On va faire appel à des marchés de partenariat pour les opérations simples où les constructions neuves, ça réduira l’attente. On va aussi réorganiser la maîtrise d’ouvrage ». Elle assure cependant « qu’aucun calendrier n’est pour le moment établi ». Le problème du manque de places dans les lycées ne va donc pas se résoudre demain…
5 milliards € investis
Le PPI rénové de la Région prévoit d’investir 4 milliards d’euros pour 269 opérations en dix ans (création de lycée, extension, rénovation, internats, etc.). À cela s’ajoute 1 milliard pour le plan de maintenance afin de couvrir les besoins quotidiens des établissements.