
Selon le parquet de Caen (Calvados), l’homme jugé lundi 21 janvier 2019 avait des pierres dans les poches ainsi que « l’attirail du parfait manifestant prêt à en découdre », samedi 19 janvier 2019, lors de l’acte X des gilets jaunes. (©Nicolas Claich/Liberté – Le Bonhomme libre.)
Jérémy* est le sixième « gilet jaune » placé en détention provisoire par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), depuis le début du mouvement social, en novembre 2018. Il a été jugé lundi 21 janvier 2019, pour « participation avec arme à un attroupement » après avoir été interpellé deux jours plus tôt, à l’occasion de l’acte X de la contestation, en centre-ville de Caen.
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Les policiers l’avaient repéré car il les avait copieusement insultés. Reconnaissable à son pantalon de bûcheron, d’une célèbre marque de tronçonneuse, il a été interpellé pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » vers 16h30, devant le lycée Malherbe.
Un habitant de l’Eure
Le procureur de la République, David Lhermite, a souligné :
L’interpellation s’est déroulée sans aucun problème.
Cet habitant de Breux-sur-Avre (Eure), âgé de 33 ans, était en possession de plusieurs pierres.
Procès le 18 février
Avec un casier lourd de 11 condamnations, Jérémy s’attend à être condamné à une peine ferme. Il a donc demandé un délai pour préparer sa défense :
Je veux surtout mettre ma famille à l’abri. Ils n’ont pas à subir mes fautes.
La date du procès a été fixée au lundi 18 février 2019.
Sous le coup d’une mise à l’épreuve
Le représentant du parquet a requis le placement en détention provisoire jusqu’à cette date, craignant le « renouvellement de l’infraction » :
Il prétend qu’il manifestait pour la première fois, mais il avait sur lui l’attirail du parfait manifestant : masques de plongée, anti-poussière, et des pierres dans les poches…
Surtout, Jérémy était toujours sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve. Il portait un bracelet électronique jusq’au 10 janvier 2019.
« Ces pierres n’ont pas servi pour des dégradations », a fait remarquer son avocat, Me Christophe Breigeat. Cet argument n’a pas suffi à convaincre le tribunal, qui a donc envoyé Jérémy derrière les barreaux jusqu’au 18 février.
*Prénom d’emprunt.