
Près de la moitié des radars de l’Orne ont été dégradés depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, selon la préfecture. (©Illustration/L’Eclaireur de Châteaubriant)
La préfecture de l’Orne fait le point sur la dégradation des radars dans le département. Il en existe 26 sur l’ensemble du territoire ornais et « près de la moitié a été dégradée » depuis la première manifestation des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018.
« Les nombreuses indisponibilités des radars résultant de dégradations ou d’actions diverses, nuisent gravement à la politique de sécurité routière », rappelle la préfecture dans un communiqué.
« Même si les photos ne sont pas exploitables, les radars dégradés ont enregistré une augmentation de 20% au cours du mois de décembre dernier au niveau national. Or, la vitesse excessive ou inadaptée est responsable d’ un accident mortel sur trois. »
« La dégradation des radars est donc un acte qui emporte une responsabilité très grave ! »
« Des coûts très importants »
Ces dégradations génèrent en outre « des coûts très importants de remise en condition opérationnelle des matériels ». En effet, « compte tenu des enjeux de sécurité routière, tout est mis en œuvre pour que les réparations des équipements radars soient les plus rapides. Des sociétés de maintenance effectuent la remise en état des équipements dégradés ». Le coût d’intervention varie « selon le type d’équipements et selon le dommage causé à l’appareil. »
- Vandalisme léger (du tag à la vitre cassée) : en moyenne 500 euros tous types de radars confondus.
- Remplacement d’un radar fixe et discriminant : entre 60 000 et 80 000 € (dont 30 000 à 40 000 € pour la cabine) selon l’ampleur des travaux de génie civil requis.
- Remplacement d’un radar vitesse moyenne : de 120 000 à 200 000 € selon l’ampleur des travaux de génie civil requis.
- Remplacement d’un radar autonome (ou chantier) : 75 000 €
La préfecture rappelle également que ce sont les recettes des amendes radars qui permettent de financer « le déploiement, la maintenance des systèmes automatiques de contrôle et de sanction » et surtout de financer « la lutte contre l’insécurité routière, notamment à travers l’amélioration du réseau routier. »
Condamnations
Enfin, dégrader volontairement un rader expose à des sanctions. « La dégradation de radar est un délit qui relève des articles 322-1, 322-2 et 322-3 du code pénal. Elle entraîne donc inscription au casier judiciaire, ce qui peut fortement compliquer la vie de la personne condamnée. »
« Les dégradations ou tentatives de dégradation n’ont pas vocation à demeurer impunies. »
- Une dégradation légère est passible d’une amende de 3 750 € assortie d’une peine de travaux d’intérêt général.
- Une dégradation lourde est passible d’une amende de 30 à 75 000 € en fonction des circonstances.
À l’amende vient s’ajouter la condamnation pour la réparation du préjudice subi par l’État, soit le coût de la réparation et la perte de recettes des amendes pour tout le temps d’indisponibilité du radar. Cela peut représenter, dans certains cas, des sommes considérables, que l’État fera recouvrer par ses services spécialisés.
La préfecture en profite pour rappeler « qu’en complément des contrôles routiers quotidiens des forces de l’ordre, des voitures-radars conduites par un opérateur privé sillonnent le département de l’Orne depuis le 3 septembre 2018 sur ses axes les plus accidentogènes ».
Ce dispositif de contrôle, en cours de déploiement dans toute la France, « fonctionne parfaitement et a déjà démontré toute son efficacité pour lutter contre les vitesses excessives ».