Les Gilets jaunes de Bayeux (Calvados) ont rencontré pour la 2e fois le député LREM du Bessin et de la Côte de Nacre, Bertrand Bouyx, lundi 14 janvier 2019, à la veille de l’ouverture du Grand débat national. (©La Renaissance le Bessin)
C’est une rencontre à laquelle ils ont pensé début janvier 2019, après avoir lu la lettre que l’un d’eux avait écrite pendant la trêve des fêtes de fin d’année. Les Gilets jaunes de Bayeux (Calvados), convaincus de son intérêt, ont demandé à voir le député LREM du Bessin et de la Côte de Nacre, Bertrand Bouyx, pour lui faire part de ce courrier, qui dresse le bilan de la mobilisation depuis le 17 novembre 2018, et qui demande, en substance, une réponse « politique et non répressive » au gouvernement.
L’entrevue s’est déroulée lundi 14 janvier 2019 en fin de journée, à la veille du lancement du Grand débat national par le président la République, à Grand-Bourgtheroulde, dans l’Eure.
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Un échange dehors, sur le parking
Le député souhaitait que trois Gilets jaunes entrent dans sa permanence bayeusaine pour échanger. Mais les manifestants, qui étaient une vingtaine à s’être déplacés, ont refusé, souhaitant tous participer à la rencontre : « Cela fait plus de 2 mois que l’on est dehors, il n’y a pas de raison que cela change », a répondu Emile, l’auteur de la fameuse lettre. Bertrand Bouyx a alors accepté que l’entretien se passe sur le parking de l’allée de l’Orangerie.
C’est la deuxième fois que les Gilets jaunes de Bayeux demandent à rencontrer le député de la 5e circonscription du Calvados. Un premier entretien avait eu lieu vendredi 30 novembre 2018, deux semaines après le début du mouvement. Les manifestants attendaient alors de l’élu qu’il fasse remonter leurs inquiétudes et leurs doléances à Emmanuel Macron, ce qu’il avait fait quelques jours plus tard dans une lettre transmise au chef de l’Etat, avec copie au Premier ministre.
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Débat autour des violences
Bertrand Bouyx, attentif pendant la lecture, a tenu à revenir sur un passage, celui lié aux « dérives totalitaires » qui dit que « les forces de l’ordre sont utilisées comme une police politique » :
Je ne peux pas vous laissez dire ça, les forces de l’ordre et de gendarmerie ne sont pas une police politique, elles sont au service de la République et quand elles interviennent, elles ne le font pas pour des considérations politiques mais pour des questions de sécurité des biens et des personnes.
Le débat s’est poursuivi autour des violences. Chacun est resté sur sa position : le député condamnant fermement celles commises par des manifestants, les Gilets jaunes regrettant « les ordres donnés par M. Castaner (le ministre de l’Intérieur) pour que la répression soit très musclée ». Pour appuyer leurs propos, ils ont d’ailleurs remis au représentant de l’Etat un dossier recensant « les cas des citoyens touchés à tête, qui ont perdu des yeux ou ont eu des mains arrachées parce qu’il n’y a pas de réponse politique », et ont demandé à ce que « des enquêtes parlementaires soient ouvertes ».
Député et Gilets jaunes chantent la Marseillaise, ensemble
Les Gilets jaunes avaient, avant de venir, pensé le déroulement de la rencontre. Le député s’y est plié. Ensemble, ils ont ainsi observé une minute de silence « pour toutes les victimes décédées depuis le début du mouvement ». Ils ont même chanté, ensemble toujours, la Marseillaise.
Un porte-clé « gilet jaune » en cadeau
Avant de partir et de rejoindre le rond-point Eisenhower où ils se retrouvent chaque après-midi désormais, les Gilets jaunes ont tenu à offrir un cadeau au député : un porte-clés en forme de gilet jaune justement, fait main par l’une d’entre eux, et remis par Paul Morice, figure emblématique du mouvement. Bertand Bouyx l’a accepté avec le sourire. Mais de là à s’en servir… rien n’est moins sûr. Quoi qu’il en soit, cela témoigne de la bonne ambiance qui règne à Bayeux, loin des violences qui ont fait l’objet de la discussion plus tôt.
Paul Morice, figure emblématique du mouvement des Gilets jaunes à Bayeux (Calvados) a remis un porte-clés en forme de gilet jaune fait main par l’une des leurs au député Bertrand Bouyx, qui l’a accepté avec le sourire. (©La Renaissance le Bessin)