
Le Grand débat national, qui débute demain, mardi 15 janvier 2019, prendra fin le 15 mars prochain. Le président de la République s’est engagé à en rendre compte aux Français dans le mois qui suivra.
Le coup d’envoi du « Grand débat national » pensé pour répondre à la crise des Gilets jaunes sera donné demain, mardi 15 janvier 2019, en Normandie par le président de la République. Il se rendra à Grand Bourgtheroulde dans l’Eure. 700 maires (100 par département normand plus les 300 de l’Eure), ont été conviés. Plusieurs du Bessin font partie des invités (sans que l’on sache exactement lesquels, la préfecture ne communiquant pas la liste !)
Le maire de Bayeux (Calvados) et vice-président de la Région Normandie en charge de la culture, Patrick Gomont, a reçu une invitation, mais il n’ira pas « pour des raisons d’agenda ». Tout comme la maire de Sommervieu (Calvados) et vice-présidente du Département, Mélanie Lepoultier, qui sera en réunion à Bruxelles. Quoi qu’il en soit, parmi tous ceux qui iront, seuls deux du Calvados pourront prendre la parole : Joël Bruneau, maire LR de Caen, et Sophie de Gibon, maire de Canteloup (petit village de 186 habitants) et secrétaire générale de l’Union des maires du Calvados.
Ce déplacement lancera officiellement la tournée région par région d’Emmanuel Macron et l’inédite consultation nationale dont il a dévoilé les contours dans une lettre adressée aux Français ce lundi 14 janvier 2019. Le chef de l’État y explique qu’elle se déroulera jusqu’au 15 mars prochain et s’engage à « rendre compte directement » du grand débat dans le mois suivant sa fin.
A LIRE AUSSI : Cahier de doléances : que demandent les Bayeusains au président de la République ?
Plusieurs formes de débats
Partout en France, des débats pourront être organisés dès la semaine prochaine. « L’idée est de permettre à toute personne, collectivité ou association de prendre l’initiative d’en conduire », explique le député LREM du Bessin et de la Côte de Nacre, Bertrand Bouyx.
Des débats qui pourront se matérialiser sous différentes formes, pas seulement dans des salles. Ainsi, des stands pourront être mis à disposition, par exemple sur les marchés, dans des centres commerciaux ou des halls de gare. Une plateforme numérique sera également ouverte à tous en fin de semaine et des conférences citoyennes régionales permettront à une centaine de Français tirés au sort dans chaque région, à la fin de la consultation, de donner leur avis sur ce qui en ressort.
Ce « Grand débat national » sera encadré par la CNDP (Commission nationale du débat public), une institution indépendante. Sa présidente, Chantal Jouanno, ayant décidé de ne plus le piloter après la polémique créée par la révélation de son salaire (14 700 € brut/mois), c’est le ministre Sébastien Lecornu et la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon qui ont été chargés de l’encadrer.
Quatre thématiques au programme
Quatre thématiques ont été dégagées : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’État et des services publics, la transition écologique, ainsi que la démocratie et la citoyenneté. Mais Emmanuel Macron assure qu’il n’y aura pas « de questions interdites », tout en traçant des lignes rouges en excluant de revenir sur la suppression de l’ISF et de remettre en cause le droit d’asile.
Pour mettre en place toutes ces réunions d’initiative locale, « deux kits méthodologique et thématique devraient être mis à disposition sur le site internet de la CNDP, et un autre en lien avec les spécificités régionales sur le site du Ministère de la cohésion des territoires », indique le député Bertrand Bouyx, sans pouvoir donner plus de précisions, la communication du Premier ministre, Édouard Philippe, au sujet des règles et modalités du « Grand Débat » n’ayant pas encore été faite.
Qu’en est-il dans le Bessin ?
Concrètement, tout reste encore assez flou autour de cette consultation nationale. On ne peut donc pas dire grand chose de ce qui se fera dans le Bessin. Ce que l’on sait, c’est que le député aura « un rôle de conseil plutôt que de modérateur ou d’animateur du débat, étant donné que l’on a tous des étiquettes politiques ». Il ne devrait donc pas assister à des réunions, sauf s’il y est convié.
Du côté de la municipalité, « pour l’instant, rien n’a été décidé ». On ne peut pas dire si elle compte s’impliquer ou rester à l’écart du débat, bien qu’Emmanuel Macron ait expliqué dans sa lettre aux Français que « les maires auront un rôle essentiel » à jouer.
Le sous-préfet de l’arrondissement de Bayeux, Vincent Ferrier, en sa qualité de représentant de l’État, espère que la participation sera importante et que les débats ne seront pas trop formels :
On entend dire par certains que cela ne sert à rien. Je trouve cela dommage. C’est vraiment l’occasion pour tous, et pas seulement pour les Gilets jaunes, de s’exprimer. L’idée est donc que ces échanges ne soient pas trop formels et qu’il puisse y avoir beaucoup de prises de parole de la population.
Reste maintenant à savoir où et quand elle pourra le faire…