
Jacques Drouhin, président de l’association des Maires Ruraux de Seine-et-Marne (AMRF77) comptabilise une cinquantaine de lettres de doléances sur sa commune de Flagy
Depuis le mois de décembre, le département est entré de plain-pied dans la grande consultation nationale promise par le président de la République, avec l’émergence des fameux cahiers de doléances. Des recueils disponibles dans les mairies de plusieurs communes du 77.
Quelques jours après leur lancement par l’Association des maires ruraux de France (AMRF), le constat est clair pour certains maires. « Ces cahiers de doléances expriment le désarroi de nos concitoyens, révèle Jacques Drouhin, maire de Flagy depuis deux mandats, et président de l’antenne départementale de l’AMRF. Disons que je ne suis pas surpris », poursuit celui qui a reçu des doléances des villages voisins de Blennes, Thoury-Ferottes ou encore de Bourron-Marlotte.
Transports, CSG et prime de Noël
L’édile des campagnes, porte-parole de la ruralité, commence ainsi à percevoir l’émergence d’un « ras-le-bol » sur le terrain. « Bizarrement, pendant plusieurs années, les territoires ruraux ont été les grands oubliés de la République. Et aujourd’hui, on fait de nouveau appel aux maires. Mais ça fait des années qu’on fait le travail au quotidien, qu’on essaie de rassurer les gens ».
Outre le prix des carburants, les premières doléances sont déjà remontées sur le bureau des édiles. Parmi elles, figurent notamment la hausse du pouvoir d’achat, une meilleure répartition des richesses, un meilleur accès à la santé, la suppression de la CSG et de l’ISF, l’amélioration des transports en milieu rural ou encore l’obtention d’une prime de Noël pour les retraités.
D’autres avancent aussi le fameux Référendum d’initiative citoyenne (Ric). Jacques Drouhin se montre réservé : « Cela fonctionne très bien en Suisse, mais la Suisse n’est pas la France. Il faudrait que ce soit bien encadré ».
Quelles suites ?
Dans le cadre de la concertation nationale voulue par le Gouvernement, différents acteurs du territoire national, dont les maires des petites communes, vont devoir organiser des réunions de concertation pendant 3 mois. Ce qui ne manque pas d’irriter Jacques Drouhin. « On nous prend vraiment pour des imbéciles ! Je crois que les demandes formulées par les Gilets jaunes sont assez claires, alors pourquoi faire ces réunions ? », s’emporte l’édile.
Pour ce dernier, le temps du gentil soldat semble bel et bien terminé…