Les élus de Tournan-en-Brie sont montés au créneau lors du dernier conseil municipal. Dans leur ligne de mire : la politique du Département qui, lors du budget 2016, a voté une baisse de 2,3 millions d’euros dans son financement en faveur de la prévention spécialisée qui œuvre auprès des jeunes en voie de marginalisation. Cette politique de solidarité est donc passée de 6,9 à 4,6 millions d’euros par an.
Par ailleurs, l’association Roisséenne La Brèche (l’un des quatre opérateurs de la prévention spécialisée en Seine-et-Marne, avec l’ADSEA, l’APAM et Espoir) a appris que son périmètre d’intervention sera revu au 1er janvier 2017. Elle doit donc quitter les villes de Tournan-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière et Pontault-Combault, pour s’implanter à Lagny-sur-Marne, Lognes, Torcy et Noisiel, tout en conservant Roissy-en-Brie et Gretz-Armainvilliers. Tout ce territoire pour neuf éducateurs spécialisés.
Éva Lony, 7e adjointe à Tournan, en charge des affaires sociales et du développement de projets culturels, s’indigne du « peu d’intérêt que le département a pour la jeunesse et pour les territoires comme les nôtres ». Elle poursuit : « Avec le départ de l’association de notre territoire, c’est une action de proximité qui disparaît et c’est forcément des conséquences lourdes dans les années qui viennent. Lorsque la prévention disparaît, ce qui reste ce sont les souffrances et les problèmes qu’elle aurait pu éviter. »
31 communes retenues
Laurence Picard, 2e vice-présidente en charge des solidarités au conseil départemental défend cette politique, arguant du fait que « les contraintes budgétaires ont obligé le Département à baisser la subvention ». Le choix du déploiement des quatre structures de la prévention spécialisée répond d’ailleurs à cette réalité. Pour décider où allouer des moyens humains, près des 300 plus grosses communes de Seine-et-Marne ont été examinées et hiérarchisées selon des critères : l’effectif des jeunes et leur taux de scolarité par tranche d’âge, la part des familles monoparentales, le revenu médian mensuel, etc.
« Les 31 communes dont les situations sont les plus défavorables sont privilégiées, explique-t-elle. Mais ça ne veut pas dire qu’on oublie les autres. Si une municipalité ou une intercommunalité veut faire intervenir une structure de prévention spécialisée sur son territoire, nous ne sommes pas contre. Mais le Département n’est pas là pour financer les services jeunesse des communes. »