Les monstres nés de l’imagination de l’Homme fascinent autant qu’ils effraient. C’est pourquoi les deux médiathèques de la ville proposent, jusqu’au 26 novembre prochain, une exposition qui leur est dédiée. Invitation au voyage vers des paysages fantastiques familiers – de Dracula au Seigneur des Anneaux, en passant par la mythologie grecques, le folklore ou encore le monument littéraire Max et les Maximonstres – l’exposition pousse aussi le visiteur à se questionner sur la définition même de la monstruosité.
Monstres réels et imaginaires
« Le mot monstre fait surgir en nous une multitude de références alimentées par notre enfance mais aussi par la culture populaire qui les utilise fréquemment, aussi bien dans la littérature, le cinéma et les jeux vidéo », explique Kévin Vestraede, responsable culturel, également chef de ce projet sur lequel il travaille depuis un an, avec les équipes des deux médiathèques.
Cette exposition commence d’ailleurs par une exposition de « monstres » qui sont bien réels. Acariens, poux et autres bêtes microscopiques sont partout. Mais une fois grossies au microscope, ces créatures feraient aisément l’affiche d’un film d’horreur à succès, tant leur aspect est repoussant.
Max et les Maximonstres, l’œuvre de Maurice Sendak considérée comme l’un des plus grands classiques de la littérature de jeunesse illustrée, a aussi une place de choix. Un Maximonstre géant trône à l’entrée, juste devant la reproduction d’une chambre d’enfant, là où l’imagination est fertile.
Il n’y a pas de jugement, juste une invitation à la réflexion.
Un autre espace est quant à lui dédié aux Freaks, ces êtres humains désignés comme monstres de foire dans les cirques à une certaine époque. « Est-ce que la monstruosité se place dans le jugement que l’autre place sur notre différence », interroge Kévin Vestraede en montrant la mise en scène discrète utilisée pour faire réfléchir sans tomber dans le sensationnalisme. L’occasion d’en apprendre plus sur Clémentine Delait, cette célèbre femme à barbe, ou même sur ces gens qui, aujourd’hui, se revendique être des monstres au point, par exemple, de se tailler les canines ou de boire du sang… « Il n’y a pas de jugement, juste une invitation à la réflexion », promet le responsable culturel.
Dans la même continuité, l’exposition s’intéresse à ces hommes d’histoires qui sont devenus des monstres par leurs actes : Josef Mengele, le médecin du camp de concentration d’Auschwitz, Tamerlan, ce guerrier turco-mongol du XIVe siècle dont les campagnes militaires auraient, selon les estimations, tué entre 1 et 17 millions de personnes, Caligula, le troisième empereur romain, etc.
Conférences
Par ailleurs, deux conférences sont programmées. La première sera de Jacques Sirgent qui viendra le samedi 15 octobre à 10 h 30 à la médiathèque François-Mitterand. Fondateur du musée du vampire à Paris, il viendra expliquer pourquoi la comtesse Elizabeth Bathory est considérée comme la première tueuse en série de l’Histoire et pourquoi la presse londonienne soupçonnait que Jack l’Éventreur était en réalité un vampire.
La deuxième conférence concernera les monstres et créatures de l’imaginaire (le samedi 19 novembre à Pierre-Thiriot à 10 h 30, et à François-Mitterand à 16 h). Camille Renversade, artiste illustrateur et sculpteur, spécialiste en chimérologie, viendra dédicacer ses ouvrages dédiés aux animaux fantastiques. Véritable savant de l’imaginaire, il s’est spécialisé dans la cryptozoologie. Il pourra par exemple vous parler de toutes les étapes de la transformation d’un loup-garou, dessins d’anatomie et explications scientifiques à l’appui, comme s’ils existaient vraiment.
Car c’est bien là l’objectif de cette exposition : dresser un pont en l’imaginaire et le réel où les monstres se côtoient et servent à une chose essentielle, comme le dit Kévin Vestraede : « Sans eux il n’y aurait pas de héros. Ce sont leurs actes monstrueux qui permettent aux hommes d’êtres héroïques et courageux. »
Jusqu’au 26 novembre dans les médiathèques François-Mitterand et Pierre-Thiriot. Gratuit.
Renseignements : 01 70 05 47 59 – 07 70 05 46 18. Tout public.