
Les dirigeants français et mondiaux du groupe Verescence se sont déplacés à Écouché le 12 décembre pour dévoiler les 2 nouvelles lignes de montage. (©Le Journal de l’Orne)
Dans son usine historique d’Ecouché, près d’Argentan, l’entreprise Verescence a inauguré en grande pompe, mercredi 12 décembre 2018, deux nouvelles lignes de montage.
Elles se prénomment D329 et K15. Sous ces matricules se cachent des chaînes de parachèvement de flacons en verre, installées entre mai et novembre par le groupe, leader mondial sur ce secteur, et fournisseur n°1 de la parfumerie de luxe.
« Elles remplacent des machines qui ne correspondent plus à nos besoins », précise Julien Pagnacco, responsable des ressources humaines sur ce site de 12 000 m² à Ecouché.
Elles nous font monter en compétences sur les nouvelles technologies. »
Robotique et optique leur ont été « ajoutées ».
2,2 M € investis
Aux côtés de Mers-les-Bains et d’Abbeville (Somme), l’unité d’Écouché est la 3e usine française du groupe Verescence, successeur des Verreries de l’Orne (SGD Parfumerie) depuis le rachat par le fonds d’investissement américain Oaktree.
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Menacée de fermeture il y a 8 ans, elle a depuis été modernisée avec, au moins, « 1 M € investi chaque année » selon l’entreprise.
Elle est dédiée au décor, à l’ornement des flacons, conçus en priorité pour la parfumerie de luxe (Hermès, Dior, Versace…), mais aussi l’industrie cosmétique (L’Oréal) et les biberons.
Différents procédés y sont maniés. Après avoir renforcé le laquage, le sablage, puis le collage et le dépolissage courant 2017, Verescence a développé les lignes D329 et K15 pour la sérigraphie.
Pour elles seules, 2,2 M € ont été mobilisés, soit 10 % du chiffre d’affaires de l’année.
Toutes deux accélèrent aussi l’évolution des métiers et des carrières à Écouché. D’après Julien Pagnacco, « les robots remplacent les approvisionneurs », qui présentent à force « des pathologies au travail ».
Ceux-ci viennent d’être « repositionnés sur l’emballage et le conditionnement ».
3 400 heures de formation en 2018
Le groupe se flatte par ailleurs d’avoir ici « divisé les accidents par 3 en 5 ans », selon Hélène Marchand, sa directrice générale pour la France.

La robotisation des lignes de montage a nécessité d’investir dans la formation en 2018. (©Le Journal de l’Orne)
En interne, « 26 salariés sont entrés en parcours de formation », jauge Julien Pagnacco, pour assurer les fonctions de pilotes ou de régleurs « sur des périphériques nouveaux ».
La mise en route progressive des 2 lignes de production a nécessité « 3 400 heures de formation » cette année. Une mise à niveau qui permet aussi de faire face au surcroît de production.
En 2018, Verescence a écoulé « 19 % de flacons en plus par rapport à ce qui était prévu au budget », avance Julien Pagnacco. Au total, l’usine d’Écouché en a sorti 155 millions.
Pour ses dirigeants, après ce cycle de modernisation de l’outil parvenu à sa fin, l’objectif est de « fiabiliser désormais la production ».
D’ici 3 ans, le groupe va « investir dans des caméras de contrôle pour s’assurer de la qualité en bout de chaîne », confirme Julien Pagnacco.
Embauche nécessaire mais difficile
Dans le même temps, Verescence doit remédier à un problème majeur. Son unité écubéenne compte 252 employés. Dans les 4 ans, « une trentaine va partir à la retraite. »
Les remplacer n’est pas simple. « Un vrai enjeu. » En 2019, 8 salariés doivent être embauchés.
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En ce moment, l’usine d’Écouché recherche en particulier un ingénieur de traitement des effluents industriels, un référent technique et un agent de maintenance. Des postes à pourvoir avant le 18 janvier 2018.
Julien Pagnacco le regrette :
On ne trouve pas forcément les compétences en rapport sur notre territoire. On recrute les candidats au niveau Bac Pro pour qu’ils disposent d’un socle de connaissances de base. Tout le monde n’a pas la capacité de conduire ces nouvelles lignes. À lui seul, le poste de conducteur demande 2 mois de formation. »
C’est pourquoi, selon le responsable des ressources humaines, l’entreprise « développe sa marque employeur » dans le pays d’Argentan.
En janvier 2019, les élèves de 3e des collèges d’Ecouché et d’Argentan vont visiter l’usine pour y découvrir des métiers porteurs et des opportunités de carrière rares sur le secteur.
Pratique. Contact pour postuler : 02 33 12 28 46, segolene.anger@verescence.com, ou cliquer ici.