Jeff Panacloc et Jean-Marc mais aussi Jacky et Nabilouche seront au parc Anova d’Alençon, vendredi 22 décembre à 20 h. (@Ruben Hazon)
Comment avez-vous débuté la ventriloquie ?
« À l’âge de 13 ou 14 ans, je faisais beaucoup de magie et de scènes. Un jour, un de mes copains m’a emmené voir un spectacle et j’y ai découvert le ventriloque David Michel et sa marionnette Nestor. Je suis tombé amoureux de cet art-là, ce soir-là ! Je m’y suis essayé un petit peu pendant mes spectacles de magie mais, à la fin, les gens me parlaient davantage de mon numéro de ventriloque que de la magie. J’ai donc petit à petit remplacé la magie par la ventriloquie pour ne faire plus que cela ! »
« Rester irrévérencieux »
Est-ce un art qui demande un don particulier ? De l’entraînement ?
« Je me suis entraîné en direct sur scène, dans mes spectacles lors de baptêmes, de mariages, etc. Et je me suis amélioré au fil du temps comme cela ! Au début, je ne devais donc pas être très bon mais j’y suis allé au culot. Et ça a marché ! »
Comment êtes-vous passé des spectacles privés à la scène publique ?
« J’ai gagné un concours de jeunes talents qui était présidé par Patrick Sébastien. Il est venu me voir à la fin du concours et m’a encouragé… à travailler encore un peu plus mes numéros et mes textes. Et il m’a rappelé quatre ans plus tard ! »
Jean-Marc était déjà à vos côtés ?
« Depuis le début ! J’ai commencé la ventriloquie avec lui. C’était une autre marionnette mais elle s’appelait déjà Jean-Marc, en hommage au patron du magasin de magie où je l’avais achetée et qui portait ce prénom ! Et quand j’ai décidé de me professionnaliser, il y a six ou sept ans, j’ai changé de marionnette. Jean-Marc est donc devenu celui qui est toujours là ! Mais, en même temps, il est unique ! »
« Jean-Marc, c’est le bon pote qui a une grande gueule »
Qui est-il précisément ? Votre voix off ? Celui qui dit ce qu’il veut ?
« Non, Jean-Marc ne dit pas ce qu’il veut ! C’est un peu plus compliqué que cela. C’est un peu le bon pote qui a une grande gueule, celui qui dit tout haut ce que vous n’osez pas dire quand vous êtes un peu timide. C’est le tonton qui l’ouvre tout le temps aux repas de famille, le gamin ou le petit vieux qui dit tout haut ce qui lui traverse l’esprit… C’est mon meilleur ami qui donne l’impression de me malmener mais qui, en réalité, est plein de tendresse. Il est parfois grossier mais jamais vulgaire. »
Vous donnez l’impression de beaucoup improviser. Vous écrivez vos textes ?
« J’ai écrit mon premier spectacle mais j’avais tellement peur de me rater sur le second que j’ai fait appel à des amis et quand une équipe fonctionne bien, vous ne la changez pas. On écrit donc des textes à plusieurs qui me servent de support avant toute improvisation, parce que je suis dans un dialogue à deux, tout seul, mais quand je n’ai pas la bonne réplique pour relancer, j’ai tout intérêt à avoir un texte en appui derrière ! Mais aujourd’hui, ça va mieux, c’est une gymnastique qui relève du réflexe. »
Quels sont vos thèmes de travail ? L’actualité ? Les people ?
« Tout ce qui intéresse les gens. J’essaie de ne pas lire les journaux. Je parcours rapidement les médias et je regarde ce qui interpelle les gens mais je ne m’appuie pas sur l’actu car elle change vite et elle n’est pas toujours très joyeuse ! J’y vais donc avec des pincettes et j’essaie de ne froisser personne tout en restant irrévérencieux. Finalement, c’était plus simple quand je n’étais pas connu parce que j’y allais en déglinguant tout et ça passait mais maintenant, j’ai peur de décevoir les gens si je n’y vais pas assez fort et de heurter ceux qui me découvrent. Alors, je continue de travailler pour surprendre parce que l’essentiel pour moi, c’est de faire rire tout en faisant réfléchir à certaines choses et d’apporter de l’émotion aussi. »
« Jean-Marc valide les autres personnages »
Vous agrandissez votre famille de marionnettes avec deux nouveaux invités : Jacky et Nabilouche. Vous nous les présentez ?
« Jacky est l’assistant personnel de Jean-Marc qui s’occupe de tout, sauf de lui, et qui a un net penchant pour la bouteille. Il aborde davantage des thèmes actuels, il est plus 1er degré et moins moqueur que Jean-Marc. Nabilouche est l’amoureuse du moment de Jean-Marc, elle est dans le 4e degré, dans l’humour absurde et très léger. Ils me permettent de nouvelles pistes de travail et avec ces deux nouvelles marionnettes, ça fait comme dans les albums de Tintin quand Milou disparaît, on est content de le retrouver sur le numéro suivant. Là, c’est pareil : quand Jean-Marc revient sur scène, les gens sont contents. Une chose est sûre : il sera toujours là pour valider les autres personnages. »
Votre nouveau spectacle s’intitule « Jeff Panacloc contre-attaque ». C’est une réponse à quelle attaque ?
« C’est toujours compliqué de trouver le bon titre. Et je suis fan de cinéma ! Le premier s’appelait « Jeff Panacloc perd le contrôle » donc cette contre-attaque sert à montrer que je m’affirme, que je me mets plus en avant. »
Jean-Marc vous volait la vedette ?
« Non ! Mais parfois, dans la rue, on me demande où est Jean-Marc ? Donc mon pari de le faire exister est gagné ! Mais, derrière Jean-Marc, il y a surtout moi ! C’est ce que je montre dans mon nouveau spectacle dans lequel j’ai aussi mis tout ce que j’aime : des décors, des chansons et de la comédie musicale. »
« Jeff Panacloc contre-attaque », vendredi 22 décembre à 20 h au parc Anova à Alençon. Tarifs : de 39 à 49 €.