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Gilets jaunes : à Toulouse, le Parti socialiste appelle à restaurer un impôt sur le patrimoine

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Face à la presse, lundi 17 décembre 2018, le patron départemental du PS, entouré des deux parlementaires socialistes de Haute-Garonne, est longuement revenu sur « la crise sociale et sociétale » que reflète le mouvement des gilets jaunes.

Face à la presse, lundi 17 décembre 2018, le patron départemental du PS, entouré des deux parlementaires socialistes de Haute-Garonne, est longuement revenu sur « la crise sociale et sociétale » que reflète le mouvement des gilets jaunes. (©G.L. / Actu Toulouse)

« C’était un explosif prêt à l’emploi ». C’est en ces termes que Sébastien Vincini, le premier secrétaire du Parti socialiste en Haute-Garonne, résume le mouvement des gilets jaunes, un mois jour pour jour après le début de la contestation.

Le PS « comprend le mouvement »

Face à la presse, lundi 17 décembre 2018, le patron départemental du PS, entouré des deux parlementaires socialistes de Haute-Garonne, est longuement revenu sur « la crise sociale et sociétale » que reflètent les gilets jaunes. Le PS veut montrer qu’il « comprend le mouvement », qui conserve un mois après « une très forte adhésion dans l’opinion ». Et Sébastien Vincini d’assurer :

Cette crise révèle deux fractures, sociale et territoriale, qui explosent à la face du gouvernement. C’était un explosif prêt à l’emploi, dont le premier théâtre sera les élections européennes. Car un vote contestataire va émerger s’il n’y a pas de changement de politique…

Pour le premier fédéral, qui craint que l’extrême droite ne sorte renforcée de cette fronde, la colère des gilets jaunes est un « phénomène politique pas près de s’arrêter. Il y a une vraie crise de la responsabilité et de la représentativité ». Et selon lui, il faut absolument écouter la demande de « davantage de démocratie participative », y compris dans les débats locaux. Et le sénateur Claude Raynal, par ailleurs candidat à l’investiture socialiste pour les Municipales de 2020 à Toulouse, d’appuyer : « Dans la métropole de Toulouse par exemple, sur l’eau et l’assainissement, on aurait pu faire un Référendum d’initiative citoyenne (RIC) ».

LIRE AUSSI : Municipales 2020 : candidat à Toulouse, Claude Raynal (PS) tire à boulets rouges sur Jean-Luc Moudenc

Des députés « arrogants » chez Macron ?

Le PS déplore surtout la politique de la sourde oreille pratiquée selon lui par la République en Marche au parlement : « Nous avons fait des propositions au Sénat et à l’Assemblée nationale, nous avons déposé un projet de loi de finances alternatif… ». Mais à chaque fois, les socialistes n’ont pas été entendus, ni même écoutés d’après eux.

« La crise actuelle, on l’avait vue venir, et on a fait des contrepropositions », ajoute Joël Aviragnet, député de la 8e circonscription de la Haute-Garonne. Claude Raynal insiste, lui, sur la manière dont « les corps intermédiaires et le parlement ont été mis sur la touche ». Il déplore des « nouveaux députés hors sol, une opposition pas entendue, un Sénat balayé depuis 18 mois ». Le député Joël Aviragnet est du même avis : « La République en Marche à l’Assemblée nationale, c’est un groupe arrogant, qui savait tout en arrivant. Mais ce sont surtout des députés qui n’écoutent pas le territoire ». 

Encore groggy de la dernière déroute électorale, Sébastien Vincini relève, lui, que le défi reste entier pour son parti. Conscient que la voix du PS reste encore trop peu audible dans l’opinion, Sébastien Vincini assure : « On a fait notre introspection. On a écouté les territoires, où on nous reproche à juste titre d’avoir accompagné la mondialisation, telle qu’on la décrie aujourd’hui… ». Et d’appuyer : « Il faut maintenant recréer une alternative plus crédible à gauche, plus ancrée avec le réel, pour répondre aux aspirations de cette France périphérique ».

Pour « un nouvel impôt sur le patrimoine »

Les socialistes entendent désormais alimenter la boîte à idées pour sortir de la crise. Et insistent sur trois propositions phares : un retour d’une forme d’impôt sur la fortune, la suppression de la flat tax, et le renoncement au doublement du CICE en 2019…

Pour le PS, une grande partie de la colère des gilets jaunes se concentre encore et toujours sur la suppression de l’ISF. Claude Raynal appuie :

Tout est parti de là, c’est l’erreur fondamentale. Il faut désormais remettre l’ISF, ou si on n’est pas dogmatique, un nouvel impôt sur le patrimoine…

Pour le sénateur, qui insiste sur le fait que cet impôt devra « retrouver le volume concerné, environ 4 millions d’euros », le gouvernement devra finir par faire marche arrière. « C’est un problème de justice fiscale ».

Sébastien Vincini estime même que la suppression de l’ISF laissera des traces dans les consciences : « Cela a fragilisé le consentement à l’impôt ».

Taxer davantage les grandes entreprises

Parmi les autres propositions des socialistes – formulées avant l’annonce du gouvernement de mettre en place une nouvelle taxe sur les GAFA, les géants du numérique, qui doit ramener 500 millions d’euros – figure « un impôt sur les grandes sociétés ». Et Sébastien Vincini d’indiquer : « Il faut que les grandes entreprises contribuent davantage au financement des actions de l’État. La taxation des GAFA est également un vrai sujet : ils déclarent de très faibles revenus sur nos territoires, où ils génèrent des revenus très importants. Il n’y a par exemple aucune réalité de la taxation du chiffre d’affaires d’Amazon sur le territoire, contrairement aux petits commerces ou même à la grande distribution… ». Une inégalité en passe d’évoluer donc, dès le 1er janvier 2019.

LIRE AUSSI : Taxe GAFA : après son appel au boycott d’Amazon, Benjamin Cauchy estime avoir obtenu gain de cause

Des annonces en forme de « bombe à retardement »

Considérant que « la ministre Penicaud est complètement paumée », dixit Joël Aviragnet, le PS se dit préoccupé de la réalité des annonces du gouvernement… et de leur calendrier. « Je suis très inquiet de voir que les mesures annoncées par Macron mettront des mois à se mettre en œuvre, souffle Sébastien Vincini. « C’est une bombe à retardement ».

Concernant la hausse de la prime d’activité, pour les socialistes, « c’est une solution de court terme. Ce n’est pas pareil d’avoir une prime qui est une aide sociale, ou une hausse de salaire », estime Joël Aviragnet, qui juge même que « c’est très dégradant comme image ».

Au sujet de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros, le PS suggère de relever encore le seuil : « On avait proposé 3 000 euros, on n’y est pas encore ».

Quant à la la prime exceptionnelle qui pourra être versée par les entreprises et qui sera « défiscalisée et désocialisée », pour le député Joël Aviragnet, cela donne un signal « terrible ». Il appuie : « Quand on voit le groupe Total qui attribue 1 500 € à la demande de Macron, cela veut dire qu’il pouvait déjà les donner avant. Des sous, il y en a. Pour exciter la population, il n’y a pas mieux. C’est terrible ».

Enfin, le PS déplore le retard à l’allumage de l’exécutif face à cette crise d’une ampleur inédite. « Comme toujours dans l’histoire de France, il a fallu attendre la catastrophe pour que le gouvernement bouge », souffle Claude Raynal. « C’est comme en 68 ». 


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