
Environ 200 avocats ont manifesté dans le centre-ville de Toulouse, mercredi 12 décembre 2018. (©Barreau de Toulouse)
Ils étaient environ 200 avocats toulousains (sur les 1 600 exerçants à Toulouse) à se rassembler sur les marches du Palais de Justice, avant de défiler jusqu’à la préfecture de la Haute-Garonne, mercredi 12 décembre 2018. En cette journée de grève nationale, tous les barreaux de France étaient appelés à protester contre la réforme de la justice 2018-2022 de la ministre Nicolas Belloubet.
« Les avocats se sentent trahis par la Garde des Sceaux », estime Erick Boyadjian, vice-Bâtonnier élu de l’ordre des avocats du Barreau de Toulouse. « On nous avait promis qu’une concertation était possible, mais nous n’avons pas été écoutés. Et le résultat est désespérant ».
📣 JUSTICE POUR TOUS – Les avocats toulousains toujours nombreux contre le #PLJustice #JusticePourTous ⚠️ pic.twitter.com/d8RzPMrIiR
— Barreau de Toulouse (@BarreauToulouse) December 12, 2018
« Non à la justice par ordinateur »
Sur la banderole en tête du cortège, on pouvait lire « Justice Morte« . D’autres présentaient des pancartes « Non à la justice par ordinateur« . Et pour cause, Erick Boyadjian s’indigne : « La ministre veut faire disparaître la justice de proximité, et favoriser les démarches en ligne. Pour déposer une plainte, il faudra maintenant procéder sur internet ».
Le pire reste l’exemple de la ministre, qui explique que cela sera plus facile pour une femme victime de violences conjugales ou sexuelles de faire une démarche en ligne, sans une vraie personne pour accompagner les victimes dans ces moments difficiles ! Mais comment est-ce qu’on peut faire passer de telles choses ?
De nombreux aspects de la réforme contestés
La liste des contestations des avocats est longue. Notamment « une multiplication du nombre de plateformes en ligne au tribunal de grande instance », ou encore l’allongement du délai de traitement en ce qui concerne les plaintes pénales. Il passera de trois mois, à six mois désormais.
Les avocats ont décidé de lancer une pétition en ligne, en faveur du retrait pur et simple de la réforme de la justice. Elle a rassemblé presque 9 000 signatures en l’espace de 24 heures.
Nicolas Drusian