
Les opposants au projet Terzeo se donnent rendez-vous à Meaux le 15 décembre 2018 pour une nouvelle manifestation. (©La Marne)
C’est un combat de longue haleine contre le projet Terzéo commencé il y a déjà plusieurs années de ça. Mais l’association Marne et son fondateur, Astério Fernandez, ne baissent pas les bras.
Après la manifestation du 16 juin dernier qui a réuni 150 personnes, le collectif prévoit une nouvelle marche, le 15 décembre, allant de la mairie de Meaux jusqu’à la sous-préfecture.
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« C’est une date symbolique puisque ce sera ce jour-là que sera soumis le dernier rapport d’instruction », souligne le président de l’association. Une fois ce rapport effectué, il sera présenté au Codesrt, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques :
Ce sera un peu le projet final, même si la décision ultime revient à la préfète.
Le 17 octobre dernier, une commission de suivi s’est déroulée en sous-préfecture de Meaux pour le vote d’une étude d’impact. Elle a réuni des membres de l’administration de l’État, des élus des collectivités territoriale, des représentants de la société Terzéo mais aussi des associations.
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« Les élus et les associations, sauf France Nature Environnement, se sont prononcés contre, mais l’administration et Terzéo ont voté pour. L’étude a donc reçu un vote favorable », se désole Astério Fernandez. « Le problème n’est pas sur le suivi du site, il faut surtout se demander s’il faut vraiment faire ce projet. »
Depuis plusieurs années, l’association Marne se bat pour éviter l’installation de la plateforme Terzéo sur un terrain à cheval entre Villenoy et Isles-les-Villenoy. Ce projet prévoit, en trente ans, le stockage de six millions de tonnes de déchets considérés comme dangereux.
Ceux pouvant être revalorisés après traitement seraient revendus, quant aux autres, ils seraient stockés dans de l’argile pour une durée indéfinie.
Terzéo va aussi utiliser des réactifs pour traiter ses déchets, il s’agira d’environ 5 000 tonnes par an qui seront stockés dans des silos ou en plein air. Le stockage des déchets, dans l’argile, n’offre pas non plus de garantie à long terme.
Une zone non adaptée ?
Mais voilà, le terrain sur lequel Terzéo doit être implanté, une friche industrielle occupée par l’ancienne sucrerie Tereos, ex-Béghin Say, est déjà pollué à l’arsenic. Une pollution des sols que la plateforme de stockage propose de traiter.
« C’est une vraie question sur laquelle il faut se pencher mais il y a encore d’autres problèmes », souligne le président de l’association.
Ce dernier a ainsi peur d’une dégradation de la nature et du cadre de vie des habitants avec une circulation accrue des camions, la présence d’une zone Natura 2 000 qui abrite des espèces protégées et la proximité immédiate d’une nappe d’eau et de points de captage qui alimentent les communes d’Esbly et de Isles-les-Villenoy.
« La zone n’est pas adaptée à recevoir ce type de projet », regrette-t-il. L’association défend ainsi la dépollution du site et la création d’un parc naturel à l’image de l’Espace naturel de la Motte, à Lieusaint, qui était lui aussi occupé par l’ancienne sucrerie. Les opposants au projet seront donc une nouvelle fois réuni à Meaux, le 15 décembre, pour faire entendre leur voix.