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Picardie maritime : « L’élevage indispensable à l’environnement »

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De gauche à droite : Pascal Coffinet et son fils, Alexandre Loye, Alain Baillet, vice-président du syndicat mixte, et Guillaume Devoisin, lors du passage du jury des prairies fleuries

De gauche à droite : Pascal Coffinet et son fils, Alexandre Loye, Alain Baillet, vice-président du syndicat mixte baie de Somme – Grand littoral picard, et Guillaume Devoisin, lors du passage du jury des prairies fleuries (©DR)

Un premier grand forum professionnel a rassemblé les éleveurs, les techniciens de l’agriculture, et les élus locaux de Picardie maritime autour de la question de l’élevage en zones humides. Un sujet est bien plus large qu’il n’y paraît.

À une conjoncture économique difficile, s’ajoute bien souvent une image écornée de l’élevage

En effet, il en va de la préservation de l’environnement d’un territoire notamment classé « Grand Site de France » pour son exceptionnelle qualité paysagère préservée. Un atout touristique et économique énorme, pour lequel l’activité agricole n’est pas étrangère.

 

« À une conjoncture économique difficile, s’ajoute bien souvent une image écornée de l’élevage, et de l’Agriculture en général. Notre objectif, c’est de montrer les actions positives, et de rappeler que l’élevage est indispensable à l’environnement » explique Mathieu Franquin, chargé du dossier de développement de l’élevage en zones humides et du fameux prix des « Prairies fleuries » au syndicat mixte baie de Somme – Grand littoral picard.

Ce technicien est l’interlocuteur des éleveurs, des propriétaires, des collectivités… volontaires pour s’inscrire dans une démarche de préservation de ces périmètres à la nature remarquable mais aussi en faveur de l’élevage local.

Allier agriculture et protection de la nature

Parmi les actions les plus connues, le concours des « Prairies fleuries » récompense chaque année, depuis 2012 en Picardie maritime, des éleveurs qui offrent d’allier agriculture et protection de l’environnement.

 

« Il n’y a rien d’incompatible là-dedans, et c’est bien tout le propre de notre démarche » insiste Matthieu Franquin, « cependant, il faut des réflexions concrètes pour aider les agriculteurs et les accompagner au mieux dans cette voie. Ils ont des impératifs sur lesquels on peut, en réfléchissant ensemble, avoir des leviers pour faire avancer la profession et la protection de l’environnement conjointement ».

 

Naturellement, ces réflexions n’influenceront en rien les cours mondiaux du lait ou de la viande, mais des actions locales peuvent être créatrices de marchés : « on a par exemple créée la marque de produits locaux Baie de Somme Saveurs » note Matthieu Franquin, « il est aussi question de faire évoluer les consciences. Par exemple, on souhaite changer dans l’approche même de la démarche : jusqu’à présent on avait tendance à présenter des éleveurs aidés pour un handicap qui serait la préservation des zones humides, alors qu’il s’agit maintenant de reconnaître les éleveurs dans leur travail pour la préservation de l’environnement ».

 

Le prix départemental à Pascal Coffinet par Emmanuel Maquet et Daniel Roguet, président de la chambre d’Agriculture lors du forum « Élevage en zones humides »

Le prix départemental à Pascal Coffinet par Emmanuel Maquet et Daniel Roguet, président de la chambre d’Agriculture lors du forum « Élevage en zones humides » (©DR)

 

Les éleveurs ont besoin de concret

Un concept qui ne relève pas uniquement de la dialectique. Les ateliers thématiques du forum qui s’est tenu à Garopôle il y a une quinzaine de jours, ont abordé des questions en plein dans les préoccupations des éleveurs telles que la valorisation des productions issues des zones humides, l’amélioration des systèmes d’aides publiques, l’exploitation concrète des zones humides et le maintien des exploitations.

Parmi les participants, une trentaine d’éleveurs « et pas uniquement des gens déjà engagés dans le dispositif, il y avait aussi des éleveurs curieux de savoir comment cela fonctionne », et des techniciens issus de la chambre d’Agriculture, de l’Agence de l’Eau Artois Picardie, du syndicat mixte… mais aussi le député Emmanuel Maquet, ou encore le sénateur Jérôme Bignon, aussi en charge de la rédaction d’un rapport gouvernemental sur l’élevage en zones humides, ont pris part aux tables rondes.

 

« L’idée c’est de voir comment catalyser les idées sur le terrain. Les éleveurs ont besoin de concret car on prône l’élevage raisonné, mais en attendant on observe encore trop souvent des éleveurs qui jettent l’éponge. En plus de coups durs pour l’agriculture et l’économie en général, c’est aussi l’environnement qui en pâtit » avertit Matthieu Franquin.

 

 

Les lauréats des prairies fleuries 2019
Les candidats à la 5e édition du concours des prairies fleuries, récompensant les efforts d’agriculteurs engagés dans la préservation et le développement des zones humides dans les terres pâturables, sont : François Bizet à Ponthoile, Pascal Coffinet à Quend, Guillaume Devoisin à Quend et Laurent Maillard à Quend. Le premier prix du concours pour la « Plaine Maritime Picarde » a été décerné à Pascal Coffinet pour une parcelle située à Villers-sur-Authie. Un prix spécial « Biodiversité » a été décerné à Guillaume Devoisin, pour sa parcelle fort-mahonnaise.
Pascal Coffinet entre en lice pour le concours national, dont les prix seront attribués au prochain salon de l’Agriculture Porte de Versailles, à paris. La plaine picarde a déjà remporté deux prix nationaux, en 2015 avec Olivier Ménétrier de Rue, et 2018 avec Alexandre Loye, de Quend.


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